vendredi 28 novembre 2008

Texte de l'intervention de l'AFDA aux Assises, prononcé par M. Hoorelbeke au nom de l'association française des arabisants (AFDA), le 9 octobre 2008, à  l'Assemblée Nationale, en salle Victor-Hugo.

Je voudrais, avant toute chose, adresser les remerciements de l'Association Française des Arabisants, au nom de laquelle j'interviens ici, à M. le Président de la République et à Son Altesse l'Emir de l'Etat du Qatar à qui nous devons d'être réunis ici pour ces premières Assises de l'enseignement de la langue et de la culture arabes.

Notre association, fondée en 1973, s'efforce depuis cette date de rassembler et coordonner les efforts des enseignants, chercheurs, diplomates, journalistes et d'une façon générale de tous ceux qui pensent que les études arabes et leur promotion constituent un enjeu important pour notre société, comme du reste elles l'ont été de façon continue depuis que François Ier créa au XVIe siècle le premier enseignement stable d'arabe en France.

Depuis plus de quatre siècles, la Nation fonde, finance et soutient les institutions nécessaires au rayonnement de l’école arabisante française, laquelle forme en retour les cadres et savants arabisants qui permettent à la France d’assurer un rôle de premier plan sur les rives de la Méditerranée. Dans le même temps, cet engagement continu de l’Etat a fait de l’école arabisante française l’une des plus prestigieuses du monde, d'Antoine Galland, premier traducteur des Mille et une nuits au XVIIIème siècle jusqu'à André Miquel, professeur et administrateur honoraire du Collège de France, grand spécialiste de littérature arabe et – par ailleurs - membre de l'Association Française des Arabisants. On pourrait aussi mentionner Henry Laurens, professeur lui aussi au Collège France et qui s’exprimera à l’issue de cette journée.

Ces Assises, voulues par le Président de la République, accueillies au sein de l’Assemblée Nationale, s’inscrivent avec force dans cette relation quadriséculaire entre la Nation et ses arabisants. Mais, si ces éléments historiques ont leur importance, ce n’est pas pour célébrer un passé, fût-il glorieux, que nous nous retrouvons aujourd’hui, mais pour envisager l’avenir.

Cette nécessaire réflexion se fera en deux volets : nous évoquerons d'abord les enjeux économiques et culturels d’un enseignement de l’arabe au XXIe siècle, puis nous réfléchirons aux moyens éducatifs et scientifiques de relever ce défi.

Les échanges entre la France et le monde arabe fourniront matière au premier forum, intitulé « La langue arabe : des enjeux culturels et économiques dans la perspective de l’Union pour la Méditerranée ». Il vous sera présenté par M. Clovis Maksoud, professeur de relations internationales  à l’Université américaine de Washington. Ces enjeux économiques et culturels ne sauraient être négligés: la langue arabe est la langue officielle d’un nombre important des Etats membres de l'Union pour la Méditerranée. Son rôle en tant que langue d'échanges culturels ou économiques est donc appelé à s'accroître et se renforcer. On comprend donc sans peine qu'elle soit d'ores et déjà un puissant facteur de réussite dans le monde professionnel (ce sera le thème de notre première table ronde).

On mesure en outre l'importance du rôle qu'auront à jouer les associations et les institutions culturelles dans la promotion de cette culture, surtout si, comme le suggérait M. Dominique Baudis, président de l'Institut du Monde Arabe, dans une tribune parue cet été dans le journal Le Figaro, nous commencions la construction de cette union par la culture. Ce sera le thème de notre deuxième table ronde.

Enfin, alors que ces Assises sont parrainées par le Qatar, patrie de la chaîne satellitaire al-Jazeera, comment pourrions-nous oublier le rôle que les médias seront amenés à jouer dans l’élaboration d’une culture méditerranéenne? Nous y consacrerons la troisième et dernière table ronde de la matinée.

Après un déjeuner offert à l’Assemblée Nationale, nous pourrons réfléchir aux moyens à mettre en œuvre pour relever ces défis. Ce sera le thème de notre second forum consacré à : « L’enseignement de l’arabe », présenté par M. François Perret, doyen de l’inspection générale de l’Education Nationale.

Ce sera l’occasion de se pencher sur les dimensions scientifiques et éducatives du problème : on sait en effet la charge affective que représente la langue arabe pour nombre de nos concitoyens issus ou non de l’immigration. A l’heure où les tentatives de récupération politico-religieuses et de travestissement de la culture arabo-musulmane n’ont jamais été aussi fortes sur les deux rives de la Méditerranée, on mesure la nécessité impérieuse dans laquelle nous nous trouvons de proposer un enseignement de l’arabe ancré dans nos traditions universalistes, appuyé sur la recherche scientifique, et ouvert à tous, partout sur le territoire. Autant de sujets qui seront abordés lors de la première table ronde de l’après-midi.

Quant à la seconde, elle se penchera sur les formes que pourrait prendre une nouvelle dynamique de cet enseignement, et réfléchira au meilleur parti à tirer de cet héritage unique en Occident que constitue notre modèle laïque et universaliste de formation des arabisants, qui est présent, rappelons-le, à tous les échelons du système éducatif, de l'école primaire à l'université. En effet, cette discipline dispose d’enseignants, certifiés et agrégés, d’inspecteurs, de programmes officiels et de Départements d’université mais qui le sait ?

Il faudra s’interroger sur le fait que ce dispositif n’est pas employé de façon optimale et que l’information autour de son existence n’est pas suffisamment diffusée. Le Ministère de l’éducation nationale saura-t-il mobiliser ses ressources et ses acteurs à tous les niveaux pour changer cet état de fait, pour mieux faire connaître aux familles les possibilités d’apprendre l’arabe dans nos établissements, pour développer son offre de formation ?

De même, saura-t-on tirer le meilleur parti de la décentralisation et de l’autonomie des universités afin que soit souligné, de manière incitative, le caractère prioritaire des études arabes pour l’avenir de notre pays à l’heure de l’Union pour la Méditerranée ?

Ne faudra-t-il pas enfin affirmer une volonté politique pour soutenir le difficile travail assuré au quotidien par les enseignants d’arabe dans les collèges, les lycées et les universités ?

Il y a débat et nous sommes impatients d’écouter ces tables rondes : chacune de celles-ci durera quarante-cinq minutes. Je serais reconnaissant aux modérateurs de veiller à ce que les interventions n'excèdent pas sept à huit minutes afin que nous puissions ménager, pour chacune de ces thématiques, un moment de dialogue avec le public dont les expériences et les interrogations viendront utilement nourrir nos débats.

A 17h00, MM. Henry Laurens, professeur au Collège de France, et Joseph Dichy, professeur à l’université Lumière-Lyon-II et secrétaire du comité inter-universitaire des études arabes, procèderont à la synthèse de cette journée.

Puis M. Dominique Baudis, président de l’Institut du monde arabe, prendra la parole avant que M. Darcos, Ministre de l’Education nationale, ne clôture de ces premières assises de l’enseignement de la langue et de la culture arabes en France, à propos desquelles l’Association française des arabisants formule le voeu qu'elles se renouvelleront avec une régularité à la hauteur de l'importance des enjeux que nous venons d'évoquer.


Texte de l'intervention de l'AFDA aux Assises, prononcé par M. Hoorelbeke au nom de l'association française des arabisants (AFDA),   le 9 octobre 2008, à  l'Assemblée Nationale, en salle Victor-Hugo.

jeudi 9 octobre 2008

Appel publié par l'AFDA à  l'occasion de la tenue des Assises de l'enseignement de la langue et de la culture arabes.

En décembre dernier, Nicolas Sarkozy, en visite d'Etat en Algérie, déclarait dans son discours prononcé à l’université Mentouri :
Je souhaite que davantage de Français prennent en partage la langue arabe par laquelle s’expriment tant de valeurs de civilisation et de valeurs spirituelles. En 2008, j’organiserai en France les Assises de l’enseignement de la langue et de la culture arabes, parce que c’est en apprenant chacun la langue et la culture de l’autre que nos enfants apprendront à se connaître et à se comprendre.

Ces assises se tiendront ce 9 octobre à l'Assemblée Nationale. Les professeurs d'arabe, qui réclament depuis longtemps une remise à plat de l'enseignement de cette discipline au service d'une politique ambitieuse de service public d'enseignement de l'arabe en France, ne peuvent que saluer cette décision.

En effet, depuis le XVIe siècle, l’école arabisante française a formé des militaires, des diplomates et des savants qui, depuis Antoine Galland et sa traduction des Mille et une nuits en 1704, font l’admiration de nos partenaires occidentaux et arabes.
Ces accomplissements n’ont été possibles que grâce à un réseau d'institutions et un engagement de l'Etat constant dès l'origine.

Pourtant, à l'heure où le développement des études arabes est élevé au rang de priorité nationale aux Etats-Unis, le désengagement de la République française est aujourd'hui patent.

L'enseignement de l'arabe dans le secondaire périclite. Il n'assure la scolarisation que de 6000 à 7000 élèves, en stagnation depuis une dizaine d'années dans un contexte de très forte progression de la demande : les inscriptions en université ont crû de 30% environ depuis la fin des années 1990. Pourtant, en dépit de cet afflux d’étudiants, nous n’assistons cette année à aucune nouvelle création de postes d’arabe dans le supérieur.

Nos concitoyens se tournent donc vers les enseignements de langue et culture d'origine (ELCO) financés et assurés par le Maroc, l'Algérie et la Tunisie, à destination des enfants de leurs ressortissants. Les ELCO prennent en charge environ 50 000 enfants (principalement à l'école primaire), soit six fois les effectifs de l'enseignement secondaire public.

Par ailleurs, de plus en plus de familles sont contraintes de se reporter sur un secteur associatif où, trop souvent, la langue arabe est réduite à sa dimension religieuse : d'après une estimation du ministère de l'intérieur, 65 000 jeunes étaient concernés en 2003. Naturellement, tous les cours de ce secteur ne sont pas des lieux d'endoctrinement, loin s'en faut, mais il n'en reste pas moins troublant que la République, en même temps qu'elle proclame son attachement à la laïcité, paraisse abandonner aux religieux une langue de culture et de communication parlée par 300 millions de locuteurs.

Ce sont 115 000 jeunes qui sont formés en dehors ou en marge du service public et laïc d'enseignement de l'arabe, lequel peine à réunir ne serait-ce que 6% de ces effectifs! Comment en est-on arrivé là? Par manque d'enseignants pour satisfaire cet engouement ? Certainement pas : le service public peut compter aujourd'hui sur plus de 200 professeurs d'arabe certifiés et agrégés. L’Etat dispose donc des moyens humains pour offrir une alternative à ces jeunes. Mais ces moyens ne sont pas adéquatement utilisés.

Espérons donc que ces assises de la langue et de la culture arabes marqueront un retour de la puissance publique, qui pourrait notamment prendre la forme de :
-    la création, dans toutes les agglomérations de plus de 100 000 habitants, d’une offre complète d’enseignement de l’arabe, du primaire au supérieur ;
-    de la multiplication des sections européennes et de langues orientales (au nombre de deux en arabe aujourd’hui) pour favoriser la mise en place de filières d’excellence;
-    d’instructions très claires aux recteurs et aux chefs d’établissement afin qu’ils fassent connaître au public l’existence de ces dispositifs, seuls garants de la pérennité d’un enseignement laïc et républicain digne du rôle historique de la France et de ses intérêts dans le monde .

mercredi 8 octobre 2008

Assises de l'enseignement de la langue et de la culture arabes en France - Note d'intention de l'IMA

C’est à l’initiative du Président de la République française que se tiennent, les Premières Assises de l’enseignement de la langue et de la culture arabes en France à l’Assemblée Nationale, faisant suite à son discours du 5 décembre 2007 tenu à Constantine lors de son voyage officiel en Algérie : « Je souhaite que davantage de Français prennent en partage la langue arabe par laquelle s’expriment tant de valeurs de civilisation et de valeurs spirituelles. En 2008, j’organiserai en France les Assises de l’enseignement de la langue et de la culture arabes, parce que c’est en apprenant chacun la langue et la culture de l’autre que nos enfants apprendront à se connaître et à se comprendre. Parce que la pluralité des langues et des cultures est une richesse qu’il nous faut à tout prix préserver ».

Ces Assises, qui bénéficient du parrainage et du soutien actif de Son Excellence l’Emir de l’Etat du Qatar, sont organisées par l’Association Convergence Méditerranéenne avec le concours de l’Institut du Monde Arabe (IMA). Elles ont  pour objectif de transmettre des conclusions pertinentes et pragmatiques au Chef de l’Etat ainsi qu’aux ministres concernés de façon à ce que des opportunités puissent être créées pour que la langue et la culture arabes soient plus largement et mieux diffusées auprès du public.

La France, forte d’une expérience dans le domaine des études arabes, qui s’inscrit  dans une longue tradition remontant au XVIe siècle (cf. Centenaire de l’agrégation d’arabe en novembre 2006, célébré à l’Institut du Monde Arabe et à la Sorbonne),  met aujourd’hui toute son expertise et son engagement  au service de l’enseignement secondaire et universitaire de façon à répondre aux besoins des élèves, des familles et des étudiants.

8 000 élèves et 6 000 étudiants environ suivent actuellement des cours d’arabe au sein d’un cursus scolaire ou universitaire. Les cours y sont dispensés, pour l’enseignement secondaire, par 230 personnels qualifiés certifiés ou agrégés. Les associations drainent un public évalué à 70 000 personnes, tandis que l’Enseignement des Langues et Cultures d’Origine (ELCO), qui s’adressent à des enfants d’école primaire, concerne plus de 40 000 élèves.

Quant au public français, son attirance pour les cultures du monde arabe va croissant, la fréquentation pouvant atteindre, à titre d’exemple, jusqu’à 800 000 visiteurs pour les grandes expositions de l’Institut du Monde Arabe. L’engouement pour l’apprentissage de la langue arabe est également manifeste avec 1300 inscriptions par an en cours de langue arabe à l’IMA. 50 000 jeunes, de la maternelle à la terminale, fréquentent les activités jeunesse de l’IMA  en individuel ou en groupe.

Le monde de l’entreprise marque actuellement un intérêt grandissant pour la langue arabe. On en veut pour preuve le nombre d’entreprises françaises et des plus prestigieuses qui se tournent vers l’IMA, pour former leurs cadres à la connaissance du monde arabe, de ses cultures et de sa langue.

En associant leur image et leur marque à des entités issues du monde arabe, en ayant de plus en plus souvent recours à la langue arabe dans leurs échanges commerciaux, diplomatiques, scientifiques et culturels avec le monde arabe, les entreprises françaises affirment leur désir de nouer des relations solides et basées sur la compréhension et le respect mutuels avec ces sociétés.

Ces Assises sont  une occasion de dresser un état des lieux de l’enseignement de la langue et de la culture arabes en France, de façon à mobiliser les énergies pour promouvoir cet enseignement, élargir le champ d’intervention de la langue arabe à divers domaines, asseoir les débats sur des données scientifiques et dissiper les représentations erronées.

Elles devraient inciter à réfléchir aux modalités visant à changer l’image de la langue et de la culture arabe auprès du public en insistant sur la nécessité d’une meilleure diffusion de l’information.

C’est dans cette perspective que ces 1ères Assises s’organiseront autour de deux forums qui mettront successivement en évidence :
- Les enjeux culturels et économiques de l’enseignement de la langue et de la culture arabes en France  dans la perspective de l’Union pour la Méditerranée ;
- Les améliorations susceptibles d’insuffler une nouvelle dynamique à l’enseignement de la langue arabe.

Chacun de ces forums réunira des spécialistes et acteurs de terrain (scientifiques, responsables de réseaux associatifs et d’institutions, représentants des entreprises…) autour de 5 tables rondes, suivies de débats avec la salle et axées autour des thématiques suivantes :
- la langue arabe comme atout professionnel
- le rôle des associations et institutions culturelles pour valoriser le monde arabe ;
- le rôle des médias et des nouvelles technologies dans la construction d’une identité méditerranéenne ;
- les perspectives d’avenir dans le domaine de la recherche sur le monde arabe ;
- la mise en œuvre d’une politique dynamique de l’enseignement de la langue arabe.

Henry Laurens,  Professeur au Collège de France, et Joseph Dichy, Secrétaire général du CIDEA effectueront une synthèse en fin de journée avant la clôture officielle des travaux.

Ces Assises sont organisées par l’Association Convergence Méditerranéenne avec le concours de l’Institut du Monde Arabe et la collaboration de l’Association Française des Arabisants (AFDA), du Comité Interuniversitaire d’Etudes Arabes (CIDEA) et de l’INALCO.
Cette manifestation se déroule sous l’égide du Ministère des Affaires Etrangères et Européennes, du Ministère de l’Education Nationale, et du Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
  
Avec la participation de nombreuses personnalités du monde de l’éducation, de la recherche, de la culture et des médias.

mardi 7 octobre 2008

Premières assises de l'enseignement de la langue et de la culture arabes en France - Programme

Le programme des premières Assises de l'enseignement de la langue et de la culture arabes a été publié sur le site de l'Institut du monde arabe.

08h 00    Accueil et enregistrement des invités

09h 00    Allocution de bienvenue par le Président de l’Assemblée Nationale
   

Allocution d’ouverture de Madame Malika Benlarbi, Sous-préfet et Fondatrice de l’Association Convergence      
    
Allocution de Son Excellence Mohamed Jaham Al-Kuwari, Ambassadeur de l’Etat du Qatar

Lecture du message du Président de la
République française par Madame Malika
Benlarbi, Sous-préfet chargée de mission
sur le volet culturel de l’Union pour la
Méditerranée

Présentation des Assises et de leur fonctionnement par Monsieur Mathias Hoorelbeke, de l’Association française des Arabisants (AFDA)

h2>Premier forum : « La langue arabe : des enjeux culturels et          
économiques dans la perspective de l’Union pour la Méditerranée » /h2>

Présenté par :
Monsieur Clovis Maksoud, Professeur de relations internationales
 à l’Université américaine de Washington



10h 00    1ère table ronde : La langue arabe, un outil professionnel porteur de réussite
Modérateur : Zakaria Nana, Consultant en affaires internationales dans le monde arabe, Formatex (Ubifrance)
  
- Patrice Paoli, Directeur d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, Ministère des Affaires étrangères et européennes : les enjeux politiques internationaux
- Marthe Bernus-Taylor, Ancienne Directrice du Département des Antiquités islamiques du Musée du Louvre : les débouchés dans le domaine culturel
- Cédric Balas, société Eurocopter : langue arabe et entreprise,
- Hervé Piquet, ancien responsable des postes d’expansion économique au Caire et à Djedda, gestion des carrières des hauts potentiels, DGTPE



10h 45    Débat avec la salle


Projection du documentaire «Au-delà des Moucharabiehs » réalisé par le Scérén - CNDP et l’Institut du Monde Arabe


11h 00     2ème table ronde :
Le rôle des associations et des institutions culturelles pour valoriser le monde  arabe d’hier et d’aujourd’hui


Modérateur : Georges Morin, Président de l’Association Coup de soleil et Organisateur du « Maghreb des Livres »

- Radhia Dziri et Sophie Tardy, Institut du Monde Arabe
- Jean-Pierre Loubet, Président de l’Association club UNESCO-La rose de Dadès, Marseille-En Beauvaisis et Formateur CASNAV au Rectorat d'Amiens.
- Mohammed Bechari, Président de l’Institut Avicenne de Lille


11h 45     Débat avec la salle




12h 00  3ème table ronde : Les médias et les nouvelles technologies peuvent-ils aider à la construction d’une identité méditerranéenne ?

Modérateur : Agnès Levallois, France 24 

- Christophe Ayad, journaliste à Libération
- Salam Kawakibi, politologue : les nouveaux médias
- Malek Boualem,  ingénieur France Télécom



13h 00    Déjeuner offert à l’Assemblée Nationale


h2>Deuxième forum : L’enseignement de l’arabe en France /h2>

14h 30 Présentation des débats par François Perret, Doyen de l'inspection générale de l'Education nationale

14h45 1èreTable-ronde :            Enseignement et recherche : perspectives d’avenir

Modérateur : Rachida Dumas, Inspectrice d’Académie –Inspectrice pédagogique régionale d’arabe

- Bruno Levallois, Inspecteur Général d’arabe : synthèse sur l’enseignement des langues et cultures d’origine (ELCO) et l’enseignement secondaire
- Luc Deheuvels, Professeur  des Universités, Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO) : les études arabes - enseignement et recherche - dans le supérieur
- Ghislaine Alleaume, Présidente de l’Association pour l’étude du monde arabe et musulman (AFEMAM) : la recherche sur le monde arabe en France
- François Burgat, Directeur de l’Institut français du Proche-Orient (IFPO) : les missions des centres et instituts français de recherche dans les pays arabes


15h 35    Débat avec la salle







15h 45   2ème table ronde : Vers une nouvelle dynamique de l’enseignement de la langue arabe

Modérateur : Gaëtane de Lansalut, journaliste

- Alain Boissinot, Recteur de l'académie de Versailles : la politique académique
- Joël Vallat, Proviseur du lycée Louis-Le-Grand : Les filières d’excellence
- Hélène Ménard, Proviseur du lycée Georges Pompidou de Villeneuve La Garenne :
- Anne-Marie Descôtes, directrice de l'Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE) : rôle et situation de l'enseignement de l'arabe dans les établissements français à l'étranger


16h 30    Débat avec la salle


16h 45    Synthèse des Assises
par Henry Laurens, Professeur au Collège de France et Joseph Dichy, Professeur à l’Université Lumière-Lyon 2 et Secrétaire général du Comité interuniversitaire d’études arabes (CIDEA)


17h 00    Allocution de Monsieur Dominique  Baudis, Président de l’Institut du Monde Arabe
       

17h 30: Clôture des Assises par M. Xavier Darcos, Ministre de l'Education Nationale


L'accès se fera sur invitation.

Partenaires
- Association Convergence méditerranéenne,
- Association Française des Arabisants (AFDA),
- Comité inter-universitaire des études arabes (CIDEA),
- Institut National des Langues et Civilisations Orientales (INALCO),
- Ministère des Affaires étrangères et européennes,
- Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche

jeudi 17 juillet 2008

Les dix propositions pour la promotion de l'enseignement de l'arabe

L'enseignement de l'arabe en France représente un formidable gâchis.
En effet, dans notre pays qui peut, à la différence de ses voisins, s’enorgueillir d’un enseignement de l’arabe présent sur tous les segments du secteur éducatif, celui-ci se caractérise:
- d'une part par une demande forte pour un enseignement public et laïque de la langue arabe, ce dont témoigne la forte augmentation du nombre d'étudiants en arabe dans le supérieur depuis la fin des années 1990;
- d'autre part par une offre de qualité, assurée par plus de 200 enseignants certifiés et agrégés, et par des chercheurs et des universitaires d'envergure internationale.

Pourtant, cette demande et cette offre peinent à se rencontrer, notamment dans l'enseignement secondaire. Alors que les enseignements de langue et culture d'origine (ELCO), intégralement financés par le Maroc, l'Algérie et la Tunisie, assurent un enseignement d'arabe à 40 000 élèves (majoritairement dans le primaire), les cours d'arabe assurés par l'éducation nationale dans le secondaire n'attirent qu'un peu plus 7000 élèves environ. De même, l'enseignement associatif (et souvent confessionnel) attirait, en 2003, 65 000 jeunes d'âge scolaire d'après une estimation du ministère de l'intérieur, alors le danger d'abandonner l'enseignement de la langue arabe à des structures hors de tout contrôle semble trop évident pour être rappelé.

L'association française des arabisants a fréquemment attiré l'attention des décideurs sur ce gâchis et sur les dangers qu'il recèle, sans être entendue. Pourtant, les responsables politiques successifs du pays n’hésitent pas, si l’occasion se fait jour, à mettre en avant la présence en France de l’enseignement de l’arabe à tous les échelons du système éducatif et universitaire qui reste une spécificité française.

Nous avons donc décidé d'élaborer une liste de 10 propositions qui, à moyens constants (sauf peut-être pour l'enseignement supérieur où les effectifs ont augmenté de près 50 % en dix ans), permettraient d'assurer enfin la pérennité d’un enseignement de l'arabe digne des enjeux scientifiques, politiques et sociaux du temps présent et valorisant pour le pays.



Pour l’ensemble du réseau :
1.    Assurer un maillage territorial complet ce qui implique notamment :
- L’implantation de l’enseignement de l’arabe dans au moins un établissement dans chaque département de France et son renforcement dans les grandes villes où il est anormalement sous-dimensionné (Lyon ou Rennes par exemple). Rappelons que 44 départements français sont dépourvus de poste d’arabe.
- L'implantation de l'arabe dans des établissements centraux, attractifs et bien desservis, dans chaque agglomération, afin d'optimiser le taux d'heures d'enseignement par élève.

Ce maillage pourrait être réalisé sans aucun surcoût, en pilotant  l'ouverture des sections d'arabe non plus au niveau des établissements mais au niveau départemental ou académique, ce qui permettrait une répartition optimale des enseignants, dont un trop grand nombre sont aujourd'hui en sous-service. De même, les regroupements inter-établissements, à condition d'être soigneusement organisés, pourraient permettre d'améliorer encore le taux d'heures d'enseignement par élève.
Pour le primaire et le secondaire :
2.    Maintien de l’ouverture des concours de recrutement (CAPES et agrégation) et réouverture des concours internes et du CAPLP.

3.    Favoriser une collaboration accrue entre les ELCO21] et l’Education nationale, afin de :
- garantir un enseignement de l’arabe en LV1 dès l’école primaire (l’écrasante majorité des professeurs des écoles n’étant pas formée pour cela)
- garantir à ces enseignants de l’ELCO un accès à des formations pédagogiques adaptées à leur public et aux pratiques pédagogiques de l'éducation nationale.
- mieux informer les familles des élèves bénéficiant de l'ELCO de la possibilité de poursuivre l'étude de l'arabe au sein de l'enseignement secondaire dispensé par l'éducation nationale.

4.    Créer des enseignements bi-langues au collège pour assurer la continuité avec l'enseignement de l'arabe dans le primaire et les ELCO et permettre à ceux des 40 000 élèves qui bénéficient de cet enseignement de l'approfondir dans le cadre de l'enseignement secondaire dispensé par l'éducation nationale.

5.    Lier le choix de l’arabe à l’excellence et à la réussite des élèves :
- par la création de classes selon le dispositif des Sections européennes et de langues orientales ;
- multiplier les sections internationales. La vitalité de la section internationale de Grenoble (qui n'est que la 16ème ville de France et la 12ème agglomération par sa population) montre qu’il existe une demande qui ne demande qu'à émerger.
- par le renforcement de l’enseignement de l’arabe en CPGE et STS.

6.    Assurer une plus grande diffusion de l’information sur l’offre et les caractéristiques de l'enseignement de l’arabe en France dans l’éducation nationale, notamment auprès des personnels de direction.

Pour le supérieur
7.    Mettre en place une politique de soutien des enseignements de l’arabe d’une part, et de la recherche en études arabes de l’autre. Alors que le nombre d'étudiants en arabe a fortement cru depuis le début des années 2000, on constate que, cette année, aucun poste d'arabe n'a été créé (les quelques postes ouverts sont des remplacements ou les conséquences de décisions antérieures).

8.    Soutenir les centres de recherche français dans les pays arabes, avec à leur tête des spécialistes alliant à une haute qualification scientifique une connaissance réelle de la langue et de la civilisation arabes.

9.    Maintien et développement d’un système de bourses cohérent pour les séjours à l’étranger des étudiants arabisants.

Pour l’édition
10    Soutenir l’édition spécialisée afin de favoriser l’édition d’ouvrages en sciences humaines et sociales dans les domaines qui souffrent de déficit : anthropologie religieuse de l’islam médiéval, littérature classique, étude de l’islam en général. Mettre entre les mains du grand public cultivé un plus grand nombre de productions de qualité scientifique élevée et de vulgarisation de bon niveau.



Pour de plus amples informations, référez-vous aux Actes du colloque du centenaire de l'agrégation d'arabe, et notamment à  la synthèse de R. Dumas, dont ces propositions sont largement inspirées.

mardi 10 juin 2008

Une intervention de B. Levallois sur l'enseignement de la langue arabe en France

On nous prie d'annoncer:




     Nous vous informons de la tenue de la prochaine séance du groupe de réflexion IESR-IISMM  Islam et politiques publiques en Europe,  à laquelle vous êtes cordialement invités, le jeudi 17 avril 2008 de 17h à 19h à l'IESR (Institut Européen en Sciences des Religions) situé au 14 Rue Ernest Cresson 75014 Paris (Métro Mouton-Duvernet).

    Le sujet de la réunion portera sur "L'enseignement de la langue arabe en France" et l'intervention sera assurée par M.Bruno Levallois, Inspecteur Général de lʼEducation Nationale pour l’enseignement de l'arabe.



Organisé par:
Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales,
Institut d’études de l’Islam et des Sociétés du Monde Musulman,
Institut Européen en Sciences des Religions-EPHE,
Groupe de réflexion IESR-IISMM  Islam et politiques publiques en Europe.

Compte-rendu de l'intervention de M. Levallois


L'intervention de M. Levallois a porté, entre autres, sur les points suivants :
- historique rapide des études arabes en France ;
- enjeux et obstacles actuels.
- questions de didactique


A- Historique des études arabes

Après les découvertes scientifiques et techniques qui passaient par la langue arabe, de même que la pensée philosophique et théologique qui ont occupé le Moyen-Age, après l'engouement pour l'orientalisme exotique de la période moderne puis du romantisme, les études arabes ont  connu un nouvel essor aux 19ème et 20ème siècles : l'orientalisme exotique laissait la place à l'orientalisme scientifique.

L'Orient a constitué à partir du 19ème siècle un objet singulier d'études à la fois érudites, imprégnées des lumières et de la pensée humaniste, et qui pouvait en même temps être mises au service d'une pensée conquérante et dominatrice.


L'enseignement de l'arabe dans le cadre scolaire s'est développé dans la foulée de l'expansion coloniale (l'agrégation a été créée en 190632] par Louis Massignon), essentiellement dans les établissements d'Algérie, de Tunisie et du Maroc, et a suivi son reflux.


A partir des années 1970, il a connu une mutation complète :

- mutation quantitative : dans le secondaire, de 373 élèves en 1974 répartis sur une poignée d'établissements, on en est aujourd'hui et depuis plusieurs années à environ 8 700 élèves dans l'enseignement public (et quelques établissements privés), second degré et classes post-bac (CPGEhttp://fr.wikipedia.org/wiki/CPGE] et BTShttp://fr.wikipedia.org/wiki/Brevet_de_technicien_sup%C3%A9rieur]), et en comptant l'enseignement à distance, répartis sur 245 établissements (110, 128 lycées et 7 lycées professionnels).
En outre, 28 000 élèves suivent un enseignement de la langue arabe dans le réseau de l’AEFE et celui de la Mission laïque.
Le dispositif ELCO, quant à lui, assure un enseignement de l'arabe à environ 40 000 élèves en France.

- mutation qualitative : d'enseignants formés à une école orientaliste érudite, d'une pédagogie traditionnelle et devenue désuète, on est passé rapidement à un corps enseignant au fait des avancées de la didactique des langues, en phase avec les profondes évolutions du système éducatif, et mettant en œuvre une pédagogie novatrice (y compris dans l'utilisation des technologies nouvelles). D'autres concours de recrutement des professeurs (CAPES et CAPLP Certificat d'aptitude au professorat des lycées professionnels) sont venus rejoindre l'agrégation.


B- Les enjeux et obstacles actuels

Les enjeux professionnels, économiques, géostratégiques, sont trop connus pour être développés.

Retenons seulement les points plus étroitement liés à l’enseignement :

- L'enseignement de l'arabe est un facteur important d'intégration scolaire et  sociale. Les enfants de l'immigration maghrébine auront d'autant plus leur place dans l'institution scolaire que celle-ci veillera à transmettre un savoir en rapport avec leur histoire, et saura tenir sur une grande culture, sujette par ailleurs à de nombreuses tentatives de réduction, de récupération et de détournement, un discours informé, dépassionné et distancié par les exigences intellectuelles communes. Parallèlement à cette demande, une demande s'exprime aussi de la part d'élèves qui n'ont pas de lien personnel avec le monde arabe. Le cours d'arabe est alors le lieu privilégié de découverte de l'autre, de dépassement des stéréotypes. L'enseignement de l'arabe est conforme là aussi à la mission humaniste de l'Ecole.

- La politique de coopération culturelle avec les pays arabes, au travers en particulier du réseau très dense des établissements français dans ces pays, est une dimension importante. La prise en compte de l'arabe dans ce cadre conditionne pour une bonne part la politique de développement de la francophonie.

- Les enjeux sont aussi d'ordre scientifique. La France a repris un rôle pionnier dans de nombreux domaines des études arabes, dans l'enseignement supérieur et la recherche, avec des avancées particulièrement brillantes, notamment en histoire, en sociologie et en linguistique. Des départements d'arabe sont actifs dans les principales universités de France, et des centres français d'études arabes et de recherche dans les principales capitales arabes ont un rayonnement considérable. Cette situation avantageuse est enviée de nos partenaires européens.

C- Questions didactiques

Confronté depuis 1975 à un développement rapide, l'enseignement de l'arabe dans le secondaire a dû élaborer des démarches qui prennent en compte les acquis de la didactique actuelle des langues étrangères, acquis formalisés récemment par le Conseil de l'Europe au travers du Cadre européen commun de référence pour les langues (CECRL). Ces évolutions portent notamment sur :

- le développement d'une grammaire d'apprentissage (fonctionnelle), distinguée du monumental ouvrage de grammaire descriptive et théorique accompli par les grammairiens arabes. La réflexion dans ce domaine conduit d’une part à penser le système graphique et son apprentissage dans sa relation au système de la langue, notamment en ce qui concerne la notation des voyelles brèves, d’autre part à libérer l’expression orale de la contrainte de la déclinaison casuelle.

- la prise en compte de la pluriglossie de l’arabe, entre littéral / arabe moyen / dialectes, afin de mettre les élèves et étudiants devant la réalité vivante de cette langue dans tous ses états. Dans ce domaine, l'enseignement de l'arabe fait figure de pionnier, comparativement à celui des « grandes » langues européennes où l'approche des variétés locales (pourtant si vivaces et incontournables), ne fait pas l'objet d'une réflexion aussi approfondie.

vendredi 30 mai 2008

La dotation horaire globale

Le fonctionnement de la dotation horaire globale

Cette dotation, accordée par le rectorat  (lycées) ou l'inspection académique (collèges) aux établissements est dite:
- horaire  c’est-à-dire calculée en nombre d’heures et non pas en nombre de postes.
- globale, c’est-à-dire qu'elle englobe tous les enseignements dispensés dans l'établissement et que les établissements disposent donc d’une (relative) marge de manœuvre pour répartir ces heures entres les différentes matières.

Sous réserve d’assurer à chaque les horaires minimums prévus par la loi, les établissements ont en gros deux possibilités :
- utiliser cette marge de manœuvre pour créer plus de classes (avec donc moins d’élèves par classe), et donc moins d'enseignements optionnels.
- utiliser cette marge de manœuvre pour développer des enseignements optionnels (dont fait partie l’arabe), en créant moins de classes (avec plus d'élèves par classe).

Ces choix sont arrêtés par le chef d’établissement, avec consultation du conseil d’administration, en fonction du projet d’établissement.

Pourquoi ce système est lourdement préjudiciable à l’arabe

Pour nombre de raisons développées ailleurs sur ce site, l’arabe continue d’attirer moins d’élèves que l’anglais ou l’espagnol. Il n’est pas rare qu’un cours d’arabe ne regroupe qu’une dizaine d’élèves.

Dans ces conditions, conserver un enseignement d’arabe n’est pas rentable pour l’établissement, car le nombre d’heures d’enseignement par élève (H/E), un des éléments centraux dans le calcul de la DHG effectué par les services rectoraux, sera bien moindre dans un cours d’arabe rassemblant 10 élèves que dans un cours d’espagnol en rassemblant 30.

Autrement dit, pour conserver un enseignement d'arabe, l’établissement « sacrifie » x heures de sa DHG pour un petit nombre d’élèves.

Par ces temps de restrictions budgétaire, l’arabe (comme les autres langues peu diffusées) est souvent le premier sacrifié. Or, on ne peut appliquer à des disciplines peu enseignées comme l'arabe, les critères de gestion que l'on applique aux disciplines plus diffusées dont le potentiel en ressources humaines permet ces ajustements.

Ce que veut l’AFDA

Depuis des années, les pouvoirs publics affichent une volonté, qu’on veut croire sincère, de diversifier l’enseignement des langues. Les actes contredisent de façon flagrante ces discours et le système de la dotation horaire globale y est sans doute pour beaucoup.

Nous souhaitons donc que l’arabe, comme les autres langues à faible diffusion, ne soit plus décompté dans les DHG mais que les enseignants soient mis à la disposition des académies avec fixation d’objectifs de développement de la langue.

Cette solution existe déjà pour les langues régionales et elle est au nombre des mesures préconisées par la commission des Affaire culturelles du Sénat en 2003.


En annonçant, en mars 1997, que seraient pris en compte, pour établir la DHG de chaque établissement, les besoins spécifiques nécessaires au maintien des langues les moins enseignées, M. Claude Allègre avait suscité de nombreux espoirs. Mais la réalité n’a toujours pas rejoint les effets de palabres. C’est pourquoi il serait salutaire et urgent pour préserver l’offre des langues minoritaires, de plaider à nouveau pour qu’elles sortent de la DHG et se voient attribuer une enveloppe séparée, traitement de faveur qui existe en outre déjà pour les langues régionales…

M. Jacques Legendre, Rapport  d’information  sur l’enseignement des langues étrangères en France de la commission des Affaires culturelles du Sénat,  Annexe au procès-verbal de la séance du 12 novembre 2003,p.43. Le passage est mis en gras par les auteurs du rapport.

En définitive, cette solution ne coûterait pas plus cher au budget de l'Etat dans la mesure où une proportion inquiétante de nos collègues reste sous employée tandis que la demande d'arabe, elle, demeure insatisfaite. Or, ces enseignants ne demandent pas mieux que d'enseigner l'arabe à plein temps.

Les autorités scolaires disposent donc des personnels nécessaires mais elles préfèrent laisser inemployé ce potentiel humain en l'enfermant dans les limites de plus en plus étroites de la DHG plutôt que de l'utiliser à plein en encourageant la demande d'arabe qu'elles ont les moyens de satisfaire. Il faut donc que l'arabe, comme les autres langues rares, sorte de ce système qui ne lui est pas adapté car il ne permet pas de répondre à la demande qui est réelle.

jeudi 1 mai 2008

Assemblée générale 2008 de l'association française des arabisants

L'assemblée générale de l'AFDA se tiendra le 17 mai 2008 à  Clichy (Antenne de l'INALCO 104 quai de Clichy - 92110 Clichy).

Au-delà  de nos membres, nous invitons toute la communauté des arabisants dans sa diversité (enseignants du secondaire et du supérieur, doctorants, diplomates, journalistes etc.) à  venir participer à  ces débats.


9h30 : accueil des participants autour d’un café et quelques boissons fraîches.

10 h : début des débats et exposés
- la situation de l’arabe en France aujourd’hui : les causes des difficultés constatées et les remèdes possibles.
- quelles actions mener ensemble?
- les Assises de l’enseignement de la langue et de la culture arabes.

12h30 : fin des travaux de la matinée – déjeuner


13h30 : reprise des travaux , présentation du nouveau site internet de l’AFDA. Vous êtes vivement invités à vous plonger dans le manuel du rédacteur, envoyé à tous les adhérents et à soumettre dès maintenant quelques articles, afin de pouvoir orienter la présentation vers vos problèmes concrets.]] – discussion, suggestions  et échanges.

14h30 : projection du documentaire étudiants de Palestine de Claire Duguet en présence de la réalisatrice.

15h30 : Assemblée générale de l’association
-    rapport moral
-    rapport financier
-    résolutions
-    élection du nouveau comité (9 membres)
-    actions à mener à la lumière des débats de la journée

17h30 : 1ère réunion du nouveau comité

18h : clôture


Lieu
Antenne de Clichy de INALCO – 105, Quai de Clichy 92 Clichy

Accès transports:

- Métro : ligne 13 - station Mairie de clichy

- Autobus : ligne 54 - station Léon Blum/ ligne 74 : station Hôpital Beaujon/ ligne 174 : station Mairie de Clichy/ ligne 340 : station Léon Blum.

lundi 28 avril 2008

Lettre d'invitation à  l'AG de l'AFDA

Chers collègues, chers amis arabisants,


L’Association française des Arabisants n’a pas tenu d’assemblée générale depuis juin 2005 et il est grand temps de le faire. Le comité a choisi de fixer au 17 mai la date de cette assemblée générale. Vous êtes conviés à vous y joindre, que vous soyez ou non adhérents car cette journée, traditionnellement partagée en deux,  ne sera pas seulement consacrée à l’assemblée générale de l’association à laquelle pourront participer toutes les personnes à jour de leurs cotisations en fin de journée.


Le jour de l’assemblée générale est l’occasion de faire le point sur un certain nombre de questions qui nous tiennent à cœur et notamment la situation de l'enseignement et de la recherche dans le domaine des études arabes au sens large. Cette année, nous voudrions tirer la sonnette d’alarme. L’arabe en France va mal26]. Les fermetures de classes se succèdent dans la plus grande indifférence et les Arabisants doivent se mobiliser pour alerter les autorités partout où pèsent des menaces dans le secondaire comme dans le supérieur.


Ainsi récemment, l’association a été saisie par un collègue et quelques anciens élèves des menaces qui pesaient sur le collège Maximilien-Robespierre17] de Goussainville. L’AFDA a réagi par un courrier au principal du collège et au recteur de l’académie de Versailles. Cette action a porté et l’implantation est maintenue.


Il ne s’agit cependant pas que de l’arabe dans le secondaire. Il y a aussi des problèmes dans l’enseignement supérieur liés à la répartition des postes d’enseignement ou de recherche selon les champs disciplinaires dont la définition a été revue de sorte qu’aujourd’hui les arabisants sont un peu noyés dans la masse des grandes disciplines sans distinction, ce qui n’est pas sans poser question. Ainsi certains centres de recherche situés au Maghreb notamment, n’exigent pas la maîtrise de l’arabe dans les profils de poste : que fait-on alors des sources en arabe dans ces recherches ?


Le Comité interuniversitaire d’Etudes arabes (CIDEA), qui suit plus particulièrement la défense des intérêts de l’enseignement de la langue et de la culture arabes au sein des universités et des centres de recherches, fait partie intégrante de notre association. Nous invitons ses membres à nous rejoindre nombreux le 17 mai pour exposer leurs problèmes spécifiques.
L’association veut faire entendre la voix de tous les arabisants de France. Elle est en train à cet effet de renouveler son site internet dont l’adresse a changé pour devenir http://www.afda.123.fr/.

Ce site est encore en cours de construction mais il sera opérationnel d’ici le 17 mai. A l’occasion  de l’AG nous vous en ferons une présentation. Un accès privilégié sera réservé aux adhérents, qui auront ainsi accès à l’annuaire et nous nous efforcerons d’y ménager un espace de discussion.

L’association a également changé d’adresse électronique. Ce sera désormais : afda33(arobase)gmail.com

L’association, par des courriers adressés aux candidats lors des élections présidentielles puis au nouveau président élu33], a voulu appeler l’attention de nos responsables sur la situation de la discipline dans l’enseignement secondaire, dans l’enseignement supérieur et dans la recherche. Ces courriers et les réponses reçues seront bientôt sur le site. Nous pensons qu’ils ont contribué à l’annonce faite à Constantine en décembre dernier par le président de la République de l’organisation en 2008 des Assises de l’enseignement de la langue et de la culture arabes en France. Nous y travaillons et vous en parlerons le 17 mai.


L’arabe est sur la défensive et cela nous empêche de jouer un rôle de diffuseur d’informations ou d’organisateur de manifestations liées à la langue ou à la culture arabes. L’AFDA, il n’y a pas si longtemps encore organisait des colloques, des journées d’études. Le problème est que l’AFDA est affaiblie. Il y a trois ans, lorsque l’équipe actuelle a été élue, l’association ne comptait plus qu’une trentaine de membres actifs…Le comité lors de la dernière AG a été réduit de 9 à 6 membres. Tout ceci en a paralysé l’action.


Nous vous donnerons plus de détails le 17 mai mais dès à présent nous vous proposons de revenir sur les statuts de l’association : revenir à un comité de 9 personnes ; veiller à ce que le comité comprenne toujours au moins deux universitaires et deux professeurs du secondaire ; créer une vice-présidence ; veiller là aussi à ce que si le président est un enseignant du secondaire, le vice-président soit un universitaire et vice et versa.
Nous ne voulons pas nous étendre plus longuement sur ces questions. Nous verrons tout cela ensemble lors de la journée du 17 mai où nous espérons vous retrouver nombreux. Vous trouverez ci-joint le programme de cette journée ainsi qu’un bulletin d’adhésion au cas où vous ne seriez pas à jour de votre cotisation pour 2008.

Nous vous adressons nos plus amicales salutations.

Le comité : Benoît Deslandes, Zohra Crozat, Abdeljalil Laamiri, Rahma Doukkar, Yahya Cheikh, Abdellatif Idrissi

vendredi 25 avril 2008

Les chiffres de l’enseignement de l’arabe dans le supérieur


Après avoir passé en revue les chiffres de l’enseignement de l’arabe dans le second degré, intéressons-nous à ceux du supérieur. La situation y est très différente, d’après le rapport du CIDEA. Le nombre des étudiants y est en très forte progression depuis les années 2000, ce qui prouve de façon évidente que la demande pour un enseignement non communautaire de l’arabe est bien plus forte que ne le laisse penser la stagnation des effectifs dans le secondaire.

Les chiffres présentés par le CIDEA, qui portent sur les années 2000-2002, montrent une progression de près de 25% des effectifs, aux alentours de 3400 élèves en 2002 (vraisemblablement en augmentation depuis cette date).

En outre, ces chiffres ne prennent en compte que les étudiants inscrits dans des filières LLCE (Langues, littératures et civilisation étrangères) et LEA (Langues étrangères appliquées). D’autres étudiants s’initient l’arabe dans le cadre de diplômes d’université ou d’enseignement optionnels dispensés dans d’autres filières. Le nombre de ces étudiants serait compris entre 1500 et 2000.

Au total, le nombre d’étudiants suivant des cours d’arabe à l’université se situerait autour de 5000 étudiants.

Ainsi donc, le nombre d’étudiants en arabe à l’université dépasserait le nombre d’élèves bénéficiant de cours d’arabe dans le secondaire.
Alors que ces derniers ne représentent que à 0,17% des élèves du second degré, les étudiants de LLCE et LEA arabe représentent 3,5% du total des étudiants (une proportion donc 20 fois supérieure).

Cette situation témoigne d’un profond déséquilibre : l’université est conduite à assurer la formation initiale de milliers d’étudiants qui n’ont pu trouver de cours d’arabe dans leur collège ou dans leur lycée, ou qui ont été découragés de s’y inscrire… Dans un langage imagé, on dirait qu’on marche sur la tête.


L’enseignement secondaire doit jouer en offrant aux élèves la possibilité d’étudier l’arabe. La demande existe, les chiffres ci-dessus le prouvent. Elle pourrait être satisfaite par les 200 professeurs certifiés et agrégés d’arabe.

Seule manque une volonté politique seule à même de vaincre les préjugés qui entourent la langue arabe dans l’esprit de bien des acteurs du monde éducatif.

L’Etat s’engage fortement à défendre l’allemand et à promouvoir le chinois. L’arabe doit-il se résoudre à rester une langue privée d’école ?

vendredi 18 avril 2008

Les vrais chiffres de l'enseignement de l'arabe dans le second degré

Le Comité Interuniversitaire d'Etudes Arabes revient sur le chiffre communément avancé de 7300 élèves suivant un enseignement d'arabe dans le secondaire en France.

En fait, ces 7300 élèves englobent:

- 1800 élèves suivant leur cursus au CNED en raison des discontinuités de la carte scolaire, soit près de 25% du total!

- 705 élèves de CPGE, essentiellement formés dans les grands lycées du Maghreb.

Le nombre d'élèves bénéficiant d'un enseignement d'arabe dans le secondaire avec un professeur est donc de :

7300 - 1800 - 705 = 4795


Si l'on ajoute à cela le fait que 1425 élèves sont scolarisés à la Réunion et à Mayotte, on voit à quel point l'enseignement de l'arabe en France métropolitaine a besoin d'une politique d'Etat ambitieuse et cohérente pour lui donner la place qu'elle mérite et proposer enfin une alternative aux officines communautaires.


Le rapport est consultable dans les Actes du colloque sur le centenaire de l'agrégation d'arabe.

mardi 8 avril 2008

Le site EDUSCOL a publié le 26 février 2008 les actes du colloque tenu à  l'Institut du Monde Arabe et en Sorbonne en l'honneur du centième anniversaire de l'agrégation d'arabe (17 et 18 novembre 2006).

Cet ouvrage est une mine d'or sur l'état de l'enseignement de l'arabe en France. Les Actes sont disponibles gratuitement et en version intégrale sur le site eduscol.education.fr

Nous reviendrons dans les prochaines semaines sur les contributions les plus importantes de ces Actes.

samedi 8 mars 2008

L'enseignement de l'arabe à  la rentrée 2007

Dans le numéro n°33 de Midad, R. Dumas, M. Neyreneuf et B. Tahhan reviennent sur l'implantation de l'arabe en France en 2007. Le bilan qu'ils tirent est très contrasté.


Les implantations

Le nombre d'établissements où l'arabe est enseigné est en recul à 224 établissements (- 14 depuis 2005) répartis ainsi:
- 94 collèges ( -5 depuis 2005)
- 124 lycées généraux et technologiques ou polyvalents (-6)
- seulement 6 lycée professionnels.


Par ailleurs, le nombre de collège offrant l'arabe en LV1 diminue.


Les enseignants d'arabe
Leur nombre est passé de 222 en 2005 à 202 en 2007, soit une baisse de 10% environ, ce qui ne va pas sans poser des problèmes de ressources humaines.

En province, une section peut se retrouver menacée par le départ d'un enseignant d'arabe.

En revanche, on peut se réjouir du maintien de l'ouverture du CAPES et de l'agrégation, pour la 2ème année consécutive.

Le baccalauréat
Le nombre d'inscrits à l'épreuve d'arabe au baccalauréat est en baisse de 23%, notamment dans les séries technologiques (conséquence récente des réformes du bac STG?), rassemblant toujours 1232 candidats pour l'option obligatoire et 2827 pour le baccalauréat technologique.

mercredi 20 février 2008

Des assises de l'enseignement de la langue et de la culture arabe en 2008

Le 5 décembre 2007, le Président N. Sarkozy, en visite en Algérie, à  l'université de Mentouri, a abordé dans son discours la question de l'enseignement de l'arabe avec deux idées essentielles:
- encouragement à  l'enseignement de la langue arabe
- organisation d'Assises de la langue et de la culture arabes.



Le 5 décembre 2007, le Président N. Sarkozy, en visite en Algérie, à l’université de Mentouri, a abordé dans son discours la question de l’enseignement de l’arabe avec deux idées essentielles :
- encouragement à l’enseignement de la langue arabe
- organisation d’Assises de la langue et de la culture arabes.



L'extrait du discours

Ce qui compte, c'est que l'Algérie et la France aient la langue française en partage et que tant d'écrivains, tant de savants expriment en français ce qu'il y a de plus beau dans l'art, dans la sagesse et dans la pensée algérienne. Et je souhaite que davantage de Français prennent en partage la langue arabe par laquelle s'expriment tant de valeurs de civilisation et de valeurs spirituelles. En 2008, j'organiserai en France les Assises de l'enseignement de la langue et de la culture arabes, parce que c'est en apprenant chacun la langue et la culture de l'autre que nos enfants apprendront à se connaître et à se comprendre. Parce que la pluralité des langues et des cultures est une richesse qu'il nous faut à tout prix préserver.

N. Sarkozy - Le 5 décembre 2007


L'AFDA s'associera bien évidemment à l'organisation de ces Assises et ne manquera pas de donner sur ce site toutes les informations utiles concernant sa tenue dès qu'elle en disposera.

jeudi 31 janvier 2008

Les ELCO

Les Enseignements de Langues et Cultures d'Origine (ELCO) organisés par le Maroc, l'Algérie et la Tunisie, assurent l'enseignement de l'arabe auprès de 40000 jeunes, à  rapporter aux 7000 élèves des sections d'arabe sous l'égide du ministère franà§ais de l'éducation nationale.

Les Enseignements de Langues et Cultures d'Origine (ELCO) sont le fruit d'accords bilatéraux entre la France d'une part et d'autre part:
- l'Algérie, le Maroc, la Tunisie (pour l'arabe)
- l'Espagne
- le Portugal
- l'Italie
- la Turquie
- la République fédérale de Yougoslavie.

Ces accords datent des années 80. Ils visent à assurer aux jeunes issus de l'immigration originaire de ces Etats un enseignement dans leur langue et culture d'origine.

Ces enseignements sont optionnels. Ils s'effectuent parfois sur le temps scolaire, parfois après l'école.

Ils sont assurés par des enseignants ressortissant des pays d'origine, et rémunérés par ces derniers.
Ils sont sous la responsabilité de l'inspecteur d'académie où ont lieu les enseignements.

Plus d'informations sur le système ELCO.

Les ELCO du Maroc, de l'Algérie et de la Tunisie

Ces trois Etats assurent l'enseignement de l'arabe auprès de 40 000 élèves en France, soit cinq fois plus que les élèves ayant choisi l'arabe comme langue étrangère au collège ou au lycée.

On peut s'interroger les raisons de cette disproportion: pourquoi seule une minorité de ces 40 000 élèves font-ils le choix de l'arabe comme langue vivante au collège et au lycée?

Des objectifs différents

Les objectifs des deux enseignements sont différents. Alors que l'ELCO vise à entretenir un lien entre le pays d'origine et les apprenants, la République française considère l'enseignement de l'arabe comme une langue étrangère dont l'enseignement contribue à l'enrichissement de la culture générale des élèves et à leur ouverture sur le monde, au même titre que l'enseignement de l'anglais, de l'italien ou du chinois.


Il y a peut-être aussi une question de confiance réciproque qui reste à transcender : les familles font probablement plus confiance à l'enseignement de l'arabe version ELCO qu'à la version Education nationale.


En outre, familles maghrébines sont dans un processus d'intégration où elles cherchent à se fondre dans la masse. Faire de l'arabe dans le dispositif ELCO ne compromet pas les chances de s'intégrer mieux en laissant leurs enfants étudier l'anglais et l'espagnol comme tout le monde.

Quelles formes de rapprochement envisager?

Malgré ces différences, il reste un élément commun essentiel: l'enseignement de l'arabe.
Des efforts sont constamment mis en oeuvre pour augmenter la complémentarité des enseignements ELCO et de ceux de l'école française, sans pour autant arriver à attirer plus de recrues vers l'enseignement de l'arabe comme langue vivante au collège ou au lycée.


L'adoption du cadre européen commun de référence pour les langues dans le cadre de la loi d'orientation pour l'avenir de l'école en 2005 conduit à rapprocher les points de vue dans l'intérêt des élèves.
Il s'agit d'objectiver les contenus et d'harmoniser les objectifs de niveau du cadre en fin de primaire (A1 du CECRL).