jeudi 9 octobre 2008

Appel publié par l'AFDA à  l'occasion de la tenue des Assises de l'enseignement de la langue et de la culture arabes.

En décembre dernier, Nicolas Sarkozy, en visite d'Etat en Algérie, déclarait dans son discours prononcé à l’université Mentouri :
Je souhaite que davantage de Français prennent en partage la langue arabe par laquelle s’expriment tant de valeurs de civilisation et de valeurs spirituelles. En 2008, j’organiserai en France les Assises de l’enseignement de la langue et de la culture arabes, parce que c’est en apprenant chacun la langue et la culture de l’autre que nos enfants apprendront à se connaître et à se comprendre.

Ces assises se tiendront ce 9 octobre à l'Assemblée Nationale. Les professeurs d'arabe, qui réclament depuis longtemps une remise à plat de l'enseignement de cette discipline au service d'une politique ambitieuse de service public d'enseignement de l'arabe en France, ne peuvent que saluer cette décision.

En effet, depuis le XVIe siècle, l’école arabisante française a formé des militaires, des diplomates et des savants qui, depuis Antoine Galland et sa traduction des Mille et une nuits en 1704, font l’admiration de nos partenaires occidentaux et arabes.
Ces accomplissements n’ont été possibles que grâce à un réseau d'institutions et un engagement de l'Etat constant dès l'origine.

Pourtant, à l'heure où le développement des études arabes est élevé au rang de priorité nationale aux Etats-Unis, le désengagement de la République française est aujourd'hui patent.

L'enseignement de l'arabe dans le secondaire périclite. Il n'assure la scolarisation que de 6000 à 7000 élèves, en stagnation depuis une dizaine d'années dans un contexte de très forte progression de la demande : les inscriptions en université ont crû de 30% environ depuis la fin des années 1990. Pourtant, en dépit de cet afflux d’étudiants, nous n’assistons cette année à aucune nouvelle création de postes d’arabe dans le supérieur.

Nos concitoyens se tournent donc vers les enseignements de langue et culture d'origine (ELCO) financés et assurés par le Maroc, l'Algérie et la Tunisie, à destination des enfants de leurs ressortissants. Les ELCO prennent en charge environ 50 000 enfants (principalement à l'école primaire), soit six fois les effectifs de l'enseignement secondaire public.

Par ailleurs, de plus en plus de familles sont contraintes de se reporter sur un secteur associatif où, trop souvent, la langue arabe est réduite à sa dimension religieuse : d'après une estimation du ministère de l'intérieur, 65 000 jeunes étaient concernés en 2003. Naturellement, tous les cours de ce secteur ne sont pas des lieux d'endoctrinement, loin s'en faut, mais il n'en reste pas moins troublant que la République, en même temps qu'elle proclame son attachement à la laïcité, paraisse abandonner aux religieux une langue de culture et de communication parlée par 300 millions de locuteurs.

Ce sont 115 000 jeunes qui sont formés en dehors ou en marge du service public et laïc d'enseignement de l'arabe, lequel peine à réunir ne serait-ce que 6% de ces effectifs! Comment en est-on arrivé là? Par manque d'enseignants pour satisfaire cet engouement ? Certainement pas : le service public peut compter aujourd'hui sur plus de 200 professeurs d'arabe certifiés et agrégés. L’Etat dispose donc des moyens humains pour offrir une alternative à ces jeunes. Mais ces moyens ne sont pas adéquatement utilisés.

Espérons donc que ces assises de la langue et de la culture arabes marqueront un retour de la puissance publique, qui pourrait notamment prendre la forme de :
-    la création, dans toutes les agglomérations de plus de 100 000 habitants, d’une offre complète d’enseignement de l’arabe, du primaire au supérieur ;
-    de la multiplication des sections européennes et de langues orientales (au nombre de deux en arabe aujourd’hui) pour favoriser la mise en place de filières d’excellence;
-    d’instructions très claires aux recteurs et aux chefs d’établissement afin qu’ils fassent connaître au public l’existence de ces dispositifs, seuls garants de la pérennité d’un enseignement laïc et républicain digne du rôle historique de la France et de ses intérêts dans le monde .

mercredi 8 octobre 2008

Assises de l'enseignement de la langue et de la culture arabes en France - Note d'intention de l'IMA

C’est à l’initiative du Président de la République française que se tiennent, les Premières Assises de l’enseignement de la langue et de la culture arabes en France à l’Assemblée Nationale, faisant suite à son discours du 5 décembre 2007 tenu à Constantine lors de son voyage officiel en Algérie : « Je souhaite que davantage de Français prennent en partage la langue arabe par laquelle s’expriment tant de valeurs de civilisation et de valeurs spirituelles. En 2008, j’organiserai en France les Assises de l’enseignement de la langue et de la culture arabes, parce que c’est en apprenant chacun la langue et la culture de l’autre que nos enfants apprendront à se connaître et à se comprendre. Parce que la pluralité des langues et des cultures est une richesse qu’il nous faut à tout prix préserver ».

Ces Assises, qui bénéficient du parrainage et du soutien actif de Son Excellence l’Emir de l’Etat du Qatar, sont organisées par l’Association Convergence Méditerranéenne avec le concours de l’Institut du Monde Arabe (IMA). Elles ont  pour objectif de transmettre des conclusions pertinentes et pragmatiques au Chef de l’Etat ainsi qu’aux ministres concernés de façon à ce que des opportunités puissent être créées pour que la langue et la culture arabes soient plus largement et mieux diffusées auprès du public.

La France, forte d’une expérience dans le domaine des études arabes, qui s’inscrit  dans une longue tradition remontant au XVIe siècle (cf. Centenaire de l’agrégation d’arabe en novembre 2006, célébré à l’Institut du Monde Arabe et à la Sorbonne),  met aujourd’hui toute son expertise et son engagement  au service de l’enseignement secondaire et universitaire de façon à répondre aux besoins des élèves, des familles et des étudiants.

8 000 élèves et 6 000 étudiants environ suivent actuellement des cours d’arabe au sein d’un cursus scolaire ou universitaire. Les cours y sont dispensés, pour l’enseignement secondaire, par 230 personnels qualifiés certifiés ou agrégés. Les associations drainent un public évalué à 70 000 personnes, tandis que l’Enseignement des Langues et Cultures d’Origine (ELCO), qui s’adressent à des enfants d’école primaire, concerne plus de 40 000 élèves.

Quant au public français, son attirance pour les cultures du monde arabe va croissant, la fréquentation pouvant atteindre, à titre d’exemple, jusqu’à 800 000 visiteurs pour les grandes expositions de l’Institut du Monde Arabe. L’engouement pour l’apprentissage de la langue arabe est également manifeste avec 1300 inscriptions par an en cours de langue arabe à l’IMA. 50 000 jeunes, de la maternelle à la terminale, fréquentent les activités jeunesse de l’IMA  en individuel ou en groupe.

Le monde de l’entreprise marque actuellement un intérêt grandissant pour la langue arabe. On en veut pour preuve le nombre d’entreprises françaises et des plus prestigieuses qui se tournent vers l’IMA, pour former leurs cadres à la connaissance du monde arabe, de ses cultures et de sa langue.

En associant leur image et leur marque à des entités issues du monde arabe, en ayant de plus en plus souvent recours à la langue arabe dans leurs échanges commerciaux, diplomatiques, scientifiques et culturels avec le monde arabe, les entreprises françaises affirment leur désir de nouer des relations solides et basées sur la compréhension et le respect mutuels avec ces sociétés.

Ces Assises sont  une occasion de dresser un état des lieux de l’enseignement de la langue et de la culture arabes en France, de façon à mobiliser les énergies pour promouvoir cet enseignement, élargir le champ d’intervention de la langue arabe à divers domaines, asseoir les débats sur des données scientifiques et dissiper les représentations erronées.

Elles devraient inciter à réfléchir aux modalités visant à changer l’image de la langue et de la culture arabe auprès du public en insistant sur la nécessité d’une meilleure diffusion de l’information.

C’est dans cette perspective que ces 1ères Assises s’organiseront autour de deux forums qui mettront successivement en évidence :
- Les enjeux culturels et économiques de l’enseignement de la langue et de la culture arabes en France  dans la perspective de l’Union pour la Méditerranée ;
- Les améliorations susceptibles d’insuffler une nouvelle dynamique à l’enseignement de la langue arabe.

Chacun de ces forums réunira des spécialistes et acteurs de terrain (scientifiques, responsables de réseaux associatifs et d’institutions, représentants des entreprises…) autour de 5 tables rondes, suivies de débats avec la salle et axées autour des thématiques suivantes :
- la langue arabe comme atout professionnel
- le rôle des associations et institutions culturelles pour valoriser le monde arabe ;
- le rôle des médias et des nouvelles technologies dans la construction d’une identité méditerranéenne ;
- les perspectives d’avenir dans le domaine de la recherche sur le monde arabe ;
- la mise en œuvre d’une politique dynamique de l’enseignement de la langue arabe.

Henry Laurens,  Professeur au Collège de France, et Joseph Dichy, Secrétaire général du CIDEA effectueront une synthèse en fin de journée avant la clôture officielle des travaux.

Ces Assises sont organisées par l’Association Convergence Méditerranéenne avec le concours de l’Institut du Monde Arabe et la collaboration de l’Association Française des Arabisants (AFDA), du Comité Interuniversitaire d’Etudes Arabes (CIDEA) et de l’INALCO.
Cette manifestation se déroule sous l’égide du Ministère des Affaires Etrangères et Européennes, du Ministère de l’Education Nationale, et du Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
  
Avec la participation de nombreuses personnalités du monde de l’éducation, de la recherche, de la culture et des médias.

mardi 7 octobre 2008

Premières assises de l'enseignement de la langue et de la culture arabes en France - Programme

Le programme des premières Assises de l'enseignement de la langue et de la culture arabes a été publié sur le site de l'Institut du monde arabe.

08h 00    Accueil et enregistrement des invités

09h 00    Allocution de bienvenue par le Président de l’Assemblée Nationale
   

Allocution d’ouverture de Madame Malika Benlarbi, Sous-préfet et Fondatrice de l’Association Convergence      
    
Allocution de Son Excellence Mohamed Jaham Al-Kuwari, Ambassadeur de l’Etat du Qatar

Lecture du message du Président de la
République française par Madame Malika
Benlarbi, Sous-préfet chargée de mission
sur le volet culturel de l’Union pour la
Méditerranée

Présentation des Assises et de leur fonctionnement par Monsieur Mathias Hoorelbeke, de l’Association française des Arabisants (AFDA)

h2>Premier forum : « La langue arabe : des enjeux culturels et          
économiques dans la perspective de l’Union pour la Méditerranée » /h2>

Présenté par :
Monsieur Clovis Maksoud, Professeur de relations internationales
 à l’Université américaine de Washington



10h 00    1ère table ronde : La langue arabe, un outil professionnel porteur de réussite
Modérateur : Zakaria Nana, Consultant en affaires internationales dans le monde arabe, Formatex (Ubifrance)
  
- Patrice Paoli, Directeur d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, Ministère des Affaires étrangères et européennes : les enjeux politiques internationaux
- Marthe Bernus-Taylor, Ancienne Directrice du Département des Antiquités islamiques du Musée du Louvre : les débouchés dans le domaine culturel
- Cédric Balas, société Eurocopter : langue arabe et entreprise,
- Hervé Piquet, ancien responsable des postes d’expansion économique au Caire et à Djedda, gestion des carrières des hauts potentiels, DGTPE



10h 45    Débat avec la salle


Projection du documentaire «Au-delà des Moucharabiehs » réalisé par le Scérén - CNDP et l’Institut du Monde Arabe


11h 00     2ème table ronde :
Le rôle des associations et des institutions culturelles pour valoriser le monde  arabe d’hier et d’aujourd’hui


Modérateur : Georges Morin, Président de l’Association Coup de soleil et Organisateur du « Maghreb des Livres »

- Radhia Dziri et Sophie Tardy, Institut du Monde Arabe
- Jean-Pierre Loubet, Président de l’Association club UNESCO-La rose de Dadès, Marseille-En Beauvaisis et Formateur CASNAV au Rectorat d'Amiens.
- Mohammed Bechari, Président de l’Institut Avicenne de Lille


11h 45     Débat avec la salle




12h 00  3ème table ronde : Les médias et les nouvelles technologies peuvent-ils aider à la construction d’une identité méditerranéenne ?

Modérateur : Agnès Levallois, France 24 

- Christophe Ayad, journaliste à Libération
- Salam Kawakibi, politologue : les nouveaux médias
- Malek Boualem,  ingénieur France Télécom



13h 00    Déjeuner offert à l’Assemblée Nationale


h2>Deuxième forum : L’enseignement de l’arabe en France /h2>

14h 30 Présentation des débats par François Perret, Doyen de l'inspection générale de l'Education nationale

14h45 1èreTable-ronde :            Enseignement et recherche : perspectives d’avenir

Modérateur : Rachida Dumas, Inspectrice d’Académie –Inspectrice pédagogique régionale d’arabe

- Bruno Levallois, Inspecteur Général d’arabe : synthèse sur l’enseignement des langues et cultures d’origine (ELCO) et l’enseignement secondaire
- Luc Deheuvels, Professeur  des Universités, Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO) : les études arabes - enseignement et recherche - dans le supérieur
- Ghislaine Alleaume, Présidente de l’Association pour l’étude du monde arabe et musulman (AFEMAM) : la recherche sur le monde arabe en France
- François Burgat, Directeur de l’Institut français du Proche-Orient (IFPO) : les missions des centres et instituts français de recherche dans les pays arabes


15h 35    Débat avec la salle







15h 45   2ème table ronde : Vers une nouvelle dynamique de l’enseignement de la langue arabe

Modérateur : Gaëtane de Lansalut, journaliste

- Alain Boissinot, Recteur de l'académie de Versailles : la politique académique
- Joël Vallat, Proviseur du lycée Louis-Le-Grand : Les filières d’excellence
- Hélène Ménard, Proviseur du lycée Georges Pompidou de Villeneuve La Garenne :
- Anne-Marie Descôtes, directrice de l'Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE) : rôle et situation de l'enseignement de l'arabe dans les établissements français à l'étranger


16h 30    Débat avec la salle


16h 45    Synthèse des Assises
par Henry Laurens, Professeur au Collège de France et Joseph Dichy, Professeur à l’Université Lumière-Lyon 2 et Secrétaire général du Comité interuniversitaire d’études arabes (CIDEA)


17h 00    Allocution de Monsieur Dominique  Baudis, Président de l’Institut du Monde Arabe
       

17h 30: Clôture des Assises par M. Xavier Darcos, Ministre de l'Education Nationale


L'accès se fera sur invitation.

Partenaires
- Association Convergence méditerranéenne,
- Association Française des Arabisants (AFDA),
- Comité inter-universitaire des études arabes (CIDEA),
- Institut National des Langues et Civilisations Orientales (INALCO),
- Ministère des Affaires étrangères et européennes,
- Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche