lundi 28 avril 2008

Lettre d'invitation à  l'AG de l'AFDA

Chers collègues, chers amis arabisants,


L’Association française des Arabisants n’a pas tenu d’assemblée générale depuis juin 2005 et il est grand temps de le faire. Le comité a choisi de fixer au 17 mai la date de cette assemblée générale. Vous êtes conviés à vous y joindre, que vous soyez ou non adhérents car cette journée, traditionnellement partagée en deux,  ne sera pas seulement consacrée à l’assemblée générale de l’association à laquelle pourront participer toutes les personnes à jour de leurs cotisations en fin de journée.


Le jour de l’assemblée générale est l’occasion de faire le point sur un certain nombre de questions qui nous tiennent à cœur et notamment la situation de l'enseignement et de la recherche dans le domaine des études arabes au sens large. Cette année, nous voudrions tirer la sonnette d’alarme. L’arabe en France va mal26]. Les fermetures de classes se succèdent dans la plus grande indifférence et les Arabisants doivent se mobiliser pour alerter les autorités partout où pèsent des menaces dans le secondaire comme dans le supérieur.


Ainsi récemment, l’association a été saisie par un collègue et quelques anciens élèves des menaces qui pesaient sur le collège Maximilien-Robespierre17] de Goussainville. L’AFDA a réagi par un courrier au principal du collège et au recteur de l’académie de Versailles. Cette action a porté et l’implantation est maintenue.


Il ne s’agit cependant pas que de l’arabe dans le secondaire. Il y a aussi des problèmes dans l’enseignement supérieur liés à la répartition des postes d’enseignement ou de recherche selon les champs disciplinaires dont la définition a été revue de sorte qu’aujourd’hui les arabisants sont un peu noyés dans la masse des grandes disciplines sans distinction, ce qui n’est pas sans poser question. Ainsi certains centres de recherche situés au Maghreb notamment, n’exigent pas la maîtrise de l’arabe dans les profils de poste : que fait-on alors des sources en arabe dans ces recherches ?


Le Comité interuniversitaire d’Etudes arabes (CIDEA), qui suit plus particulièrement la défense des intérêts de l’enseignement de la langue et de la culture arabes au sein des universités et des centres de recherches, fait partie intégrante de notre association. Nous invitons ses membres à nous rejoindre nombreux le 17 mai pour exposer leurs problèmes spécifiques.
L’association veut faire entendre la voix de tous les arabisants de France. Elle est en train à cet effet de renouveler son site internet dont l’adresse a changé pour devenir http://www.afda.123.fr/.

Ce site est encore en cours de construction mais il sera opérationnel d’ici le 17 mai. A l’occasion  de l’AG nous vous en ferons une présentation. Un accès privilégié sera réservé aux adhérents, qui auront ainsi accès à l’annuaire et nous nous efforcerons d’y ménager un espace de discussion.

L’association a également changé d’adresse électronique. Ce sera désormais : afda33(arobase)gmail.com

L’association, par des courriers adressés aux candidats lors des élections présidentielles puis au nouveau président élu33], a voulu appeler l’attention de nos responsables sur la situation de la discipline dans l’enseignement secondaire, dans l’enseignement supérieur et dans la recherche. Ces courriers et les réponses reçues seront bientôt sur le site. Nous pensons qu’ils ont contribué à l’annonce faite à Constantine en décembre dernier par le président de la République de l’organisation en 2008 des Assises de l’enseignement de la langue et de la culture arabes en France. Nous y travaillons et vous en parlerons le 17 mai.


L’arabe est sur la défensive et cela nous empêche de jouer un rôle de diffuseur d’informations ou d’organisateur de manifestations liées à la langue ou à la culture arabes. L’AFDA, il n’y a pas si longtemps encore organisait des colloques, des journées d’études. Le problème est que l’AFDA est affaiblie. Il y a trois ans, lorsque l’équipe actuelle a été élue, l’association ne comptait plus qu’une trentaine de membres actifs…Le comité lors de la dernière AG a été réduit de 9 à 6 membres. Tout ceci en a paralysé l’action.


Nous vous donnerons plus de détails le 17 mai mais dès à présent nous vous proposons de revenir sur les statuts de l’association : revenir à un comité de 9 personnes ; veiller à ce que le comité comprenne toujours au moins deux universitaires et deux professeurs du secondaire ; créer une vice-présidence ; veiller là aussi à ce que si le président est un enseignant du secondaire, le vice-président soit un universitaire et vice et versa.
Nous ne voulons pas nous étendre plus longuement sur ces questions. Nous verrons tout cela ensemble lors de la journée du 17 mai où nous espérons vous retrouver nombreux. Vous trouverez ci-joint le programme de cette journée ainsi qu’un bulletin d’adhésion au cas où vous ne seriez pas à jour de votre cotisation pour 2008.

Nous vous adressons nos plus amicales salutations.

Le comité : Benoît Deslandes, Zohra Crozat, Abdeljalil Laamiri, Rahma Doukkar, Yahya Cheikh, Abdellatif Idrissi

vendredi 25 avril 2008

Les chiffres de l’enseignement de l’arabe dans le supérieur


Après avoir passé en revue les chiffres de l’enseignement de l’arabe dans le second degré, intéressons-nous à ceux du supérieur. La situation y est très différente, d’après le rapport du CIDEA. Le nombre des étudiants y est en très forte progression depuis les années 2000, ce qui prouve de façon évidente que la demande pour un enseignement non communautaire de l’arabe est bien plus forte que ne le laisse penser la stagnation des effectifs dans le secondaire.

Les chiffres présentés par le CIDEA, qui portent sur les années 2000-2002, montrent une progression de près de 25% des effectifs, aux alentours de 3400 élèves en 2002 (vraisemblablement en augmentation depuis cette date).

En outre, ces chiffres ne prennent en compte que les étudiants inscrits dans des filières LLCE (Langues, littératures et civilisation étrangères) et LEA (Langues étrangères appliquées). D’autres étudiants s’initient l’arabe dans le cadre de diplômes d’université ou d’enseignement optionnels dispensés dans d’autres filières. Le nombre de ces étudiants serait compris entre 1500 et 2000.

Au total, le nombre d’étudiants suivant des cours d’arabe à l’université se situerait autour de 5000 étudiants.

Ainsi donc, le nombre d’étudiants en arabe à l’université dépasserait le nombre d’élèves bénéficiant de cours d’arabe dans le secondaire.
Alors que ces derniers ne représentent que à 0,17% des élèves du second degré, les étudiants de LLCE et LEA arabe représentent 3,5% du total des étudiants (une proportion donc 20 fois supérieure).

Cette situation témoigne d’un profond déséquilibre : l’université est conduite à assurer la formation initiale de milliers d’étudiants qui n’ont pu trouver de cours d’arabe dans leur collège ou dans leur lycée, ou qui ont été découragés de s’y inscrire… Dans un langage imagé, on dirait qu’on marche sur la tête.


L’enseignement secondaire doit jouer en offrant aux élèves la possibilité d’étudier l’arabe. La demande existe, les chiffres ci-dessus le prouvent. Elle pourrait être satisfaite par les 200 professeurs certifiés et agrégés d’arabe.

Seule manque une volonté politique seule à même de vaincre les préjugés qui entourent la langue arabe dans l’esprit de bien des acteurs du monde éducatif.

L’Etat s’engage fortement à défendre l’allemand et à promouvoir le chinois. L’arabe doit-il se résoudre à rester une langue privée d’école ?

vendredi 18 avril 2008

Les vrais chiffres de l'enseignement de l'arabe dans le second degré

Le Comité Interuniversitaire d'Etudes Arabes revient sur le chiffre communément avancé de 7300 élèves suivant un enseignement d'arabe dans le secondaire en France.

En fait, ces 7300 élèves englobent:

- 1800 élèves suivant leur cursus au CNED en raison des discontinuités de la carte scolaire, soit près de 25% du total!

- 705 élèves de CPGE, essentiellement formés dans les grands lycées du Maghreb.

Le nombre d'élèves bénéficiant d'un enseignement d'arabe dans le secondaire avec un professeur est donc de :

7300 - 1800 - 705 = 4795


Si l'on ajoute à cela le fait que 1425 élèves sont scolarisés à la Réunion et à Mayotte, on voit à quel point l'enseignement de l'arabe en France métropolitaine a besoin d'une politique d'Etat ambitieuse et cohérente pour lui donner la place qu'elle mérite et proposer enfin une alternative aux officines communautaires.


Le rapport est consultable dans les Actes du colloque sur le centenaire de l'agrégation d'arabe.

mardi 8 avril 2008

Le site EDUSCOL a publié le 26 février 2008 les actes du colloque tenu à  l'Institut du Monde Arabe et en Sorbonne en l'honneur du centième anniversaire de l'agrégation d'arabe (17 et 18 novembre 2006).

Cet ouvrage est une mine d'or sur l'état de l'enseignement de l'arabe en France. Les Actes sont disponibles gratuitement et en version intégrale sur le site eduscol.education.fr

Nous reviendrons dans les prochaines semaines sur les contributions les plus importantes de ces Actes.