M. André Wojciechowski attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur l'absence de diversité dans l'enseignement des langues. Si c'est pour beaucoup lié à un problème culturel, l'absence d'enseignement de langues minoritaires reste préjudiciable pour les métiers du renseignement, de la diplomatie, de l'entreprise à l'export. Force est de constater que nous manquons cruellement de linguistes. Il prend l'exemple de la langue arabe qu'il serait préférable d'enseigner dans les écoles de la République plutôt que sous l'angle religieux, ce qui la valoriserait. Pour lui : "l'agrégation d'arabe n'existe plus alors qu'elle existait au collège de France depuis un siècle". M. le Député Wojciechowski demande au ministre quelles mesures il entend mettre en place pour réconcilier les Français avec les langues minoritaires.
NB: L'agrégation d'arabe n'est pas à notre connaissance menacée. On ne peut pas en dire autant du CAPES.
Source: Assemblée nationale Question publiée au JO le : 27/04/2010 page : 4618
Association non confessionnelle fondée en 1973 pour défendre les intérêts professionnels, moraux et matériels de ses membres, et travailler à la promotion des études arabes.
Collège de France, 52, rue du cardinal Lemoine - 75005 Paris, France
Statuts de l'association
Adhérer à l'AFDA
Contact: afda33@gmail.com
mardi 27 avril 2010
lundi 29 mars 2010
Pour prolonger le débat sur l'humanisme arabo-musulman
Hier, nous n’avons fait qu’esquisser une problématique vaste et parfois minée. Nous n’avons pas eu le temps d’en discuter profondément les tenants et les aboutissants, et nous n’avions pas eu le temps non plus de régler de manière claire et distincte le problème de ce concept vague et déroutant qu’est l’humanisme. J’ai l’impression que les interventions de Pierre-Louis Reymond, de Yahya Cheikh et de moi-même - qui avions fait des interventions sur l’époque médiévale, donc loin de la sphère de l’humanisme européen ou de l’Humanisme tout court – étaient reçues froidement ou comme quelque chose d’anachronique. Bien plus, lorsque j’ai parlé de la vulgarisation comme activité principale de Miskawayh et de Tawhidi, on a tout de suite réagi en avançant qu’on ne peut parler d’un humanisme chez ces deux penseurs, car un tel concept suppose un terrain politique libre de toute théocratie … Moi, je n’ai pas parlé d’humanisme de Tawhidi, ni de Miskawayh, ni de Farabi, mais certains l’ont entendu !
Personne dans la salle n’a dit que tel ou tel penseur de l’époque médiévale arabe était humaniste et je crois que personne n’avait cette idée en tête. Et je le confirme ici de la manière la plus tranchante. Tant pis pour les écrits de Mohammed Arkoun et de Marc Berger !
De quoi s’agit-il au juste ? Et je ne parle désormais que pour moi-même : l’humanisme européen ou l’Humanisme est, comme le mot l’indique, une activité centrée sur les studia humanitatis, tournée vers l’antiquité et alliée à la vulgarisation. C’est une définition minimale. Mais un humanisme exigeant allie cette activité à une autre, celle qui consiste à penser l’essence de l’homme. Si l’on ouvre n’importe quel traité de Pic de la Mirandole, de Montaigne ou d’Erasme, on ne peut pas ne pas croiser cette triple activité (études, traductions commentaires des textes antiques, vulgarisation et une pensée sur l’humain ou sur l’essence de l’homme.) Le problème, c’est qu’en lisant Miskawayh, Tawhîdi, Farabi, Ibn Rochd, Y. Ben ‘Addî ou même Hunayn ibn Ishâq, on ne peut pas ne pas y trouver l’une ou l’autre de ces trois activités, parfois les trois réunies comme c’est le cas pour H. ibn Ishâq.
La vulgarisation était au centre du projet de Miskawayh. J’ai dit qu’il avait vulgarisé l’Ethique à Nicomaque dont personne ne pouvait lire à l’époque la première traduction, tellement elle était hermétique. Il a vulgarisé d’autres traités persans et grecs, il suffit de relire le livre de Mohammed Arkoun qui n’a rien perdu de son intérêt malgré le mot humanisme qu’il place au début de son titre.
Cette vulgarisation peut porter sur des questions que je qualifierais d’actualité philosophique. Le débat qui a agité le milieu intellectuel ‘abbaside portait, entre autres, sur le rapport entre la grammaire et la logique, ainsi que l’utilité ou l’inutilité de celle-ci dans la culture arabe. Il ne faut pas croire que Tawhîdî a fidèlement rapporté dans al-Imtâ‘ wa-l-mu’ânasa les termes de la fameuse munâzara controverse]] entre Abu Bichr Mattâ et Abû Sa‘îd al-Sîrâfî ; il a procédé à une sorte de vulgarisation pour que la forme et le contenu adhèrent (ou qu’ils obéissent) parfaitement au genre d’al-adab. Il a complètement débarrassé cette munâzara de son aspect technique qui rebuterait les lecteurs au premier lieu desquels ses mécènes qui attendaient des « nuits » lisibles et distrayantes (mumti‘a). Pour la petite histoire, sans cette vulgarisation qui a partiellement vidé les notions logiques de leur substance, on n’aurait pas vu Mattâ perdre petit à petit la partie, et de la manière la plus injuste.
Il y a d’autres auteurs arabes médiévaux qui se sont occupés de la vulgarisation (à ne pas confondre avec la simplification). D’ailleurs l’équivalent arabe existe et il est, par la force des choses, antérieur à la vulgarisation des studia humanitatis, c’est le mot al-taqrîb التقريب. Il y a une multitude de traités du taqrîb que la tradition des études arabes, aussi bien en Occident qu’au monde arabe, ignore complètement. Le plus connu de ces traités de taqrîb est celui de l’Andalou Ibn Hazm. Mathias a posé la question de savoir s’il y avait une vulgarisation à l’époque médiévale arabe et si cette vulgarisation était accompagnée d’une traduction dans les langues vernaculaires. J’ai répondu en omettant de signaler les traités de taqrîb… J’avais tellement à dire que j’en ai oublié une bonne part ! Que l’on médite le titre qu’Ibn Hazm a donné à son traité dont l’objectif était de mettre à la portée de tous les lettrés la logique aristotélicienne : التقريب لحدّ المنطق والمدخل إليه بالألفاظ العامّية والأمثلة الفقهية. Cela ne répond pas tout à fait à la question de Mathias, mais avouons qu’il y a là toute un programme qui s’intensifiera bien sûr avec l’Humanisme.
Restons en Andalousie ! Comment considérer le roman philosophique d’Ibn Tufayl si ce n’est comme un traité destiné à des jeunes (ou des gens tout simplement) qui veulent s’initier à la philosophie ? Je sais que c’est difficile d’affirmer cela en France où la philosophie arabe est souvent étudiée au travers le prisme de Leo Strauss et de son « art d’écrire ». Mais peut-on penser que ce roman vise autre chose qu’une lecture simple et reposante de la philosophie illuminative d’Avicenne ? N’est-il pas là l’objectif annoncé dès l’introduction ?
Venons-en maintenant au problème de l’essence humaine. Lorsque j’ai proposé ce sujet, l’idée de faire de Farabi un humaniste ne m’effleurait même pas l’esprit, et lorsque Miloud Gharrafi m’a mis au courant de la tenue d’une journée sur l’humanisme, j’étais en train de lire De hominis dignitate de Pic de la Mirandole (encore lui !), est-ce un hasard ? J’y ai trouvé beaucoup de choses qui intéressent mes sujets de recherche, dont cette phrase par exemple qui ouvre le traité :
« Très vénérables Pères, j’ai lu dans les écrits des Arabes que le Sarrasin Abdallah, comme on lui demandait quel spectacle lui paraissait le plus digne d’admiration sur cette sorte de scène qu’est le monde, répondit qu’il n’y avait à ses yeux rien de plus admirable que l’homme. Pareille opinion est en plein accord avec l’exclamation de Mercure : ‘‘O Asclepius, c’est une grande merveille que l’être humain’’ »
Je me suis alors dit que si Pic de la Mirandole, figure de proue de l’Humanisme, déclare avoir lu chez les Arabes des choses qui traitent de l’humain au sens noble ou de la dignité de l’homme, pourquoi ne pas aller chercher directement, c’est-à-dire in statu nascendi, l’éclosion d’une telle notion ? Si P. de la Mirandole, lui l’humaniste qui n’a jamais prononcé le mot « humanisme », reconnaît que son objet de recherche a un amont, pourquoi ne pas aller y puiser directement ? L’humanisme n’est pas une météorite tombée d’un coup sur le terrain de la pensée européenne, il a bien des antécédents que les humanistes reconnaissent eux-mêmes. Il ne s’agit pas de dire une dette, car je déteste ce discours, il s’agit de tisser des filiations qui pourraient être éclairantes pour l’histoire de la pensée et des idées.
D’ailleurs, en histoire de la pensée, il faut distinguer deux choses: واقع النصوص والأفكار (la réalité des textes et des idées) et إمكان النصوص والأفكار (les potentialités des textes et des idées). Les notions de «dignité humaine», de «liberté », de «raison» et j’en passe, ces notions paraissent ‘inachevées’ dans les systèmes philosophiques arabes allant des mu‘tazila jusqu’à Ibn Khaldûn. Elles paraissent inachevées eu égard au système philosophique occidentale qui domine aujourd’hui toute la pensée humaine. Lorsque je parle par exemple de la notion de liberté telle que la pensée arabe l’avait conçue, je désigne une notion qui n’est pas celle en vigueur aujourd’hui, ou qui paraît complètement dépassée par la notion de liberté en Occident, passée par le filtre de l’Humanisme, des Lumières, etc. Entre les deux notions, il y a un élément qui est passé par là et il s’appelle tout simplement HISTOIRE. Si la liberté n’avait pas été réalisée comme projet politique et philosophique en Occident, on n’aurait pas pu considérer la notion de liberté chez les penseurs arabes médiévaux comme inachevée.
Cet historicisme est peut-être naïf, mais nous l’utilisons tous et je pense que nous ne pouvons pas en faire l’économie.
Dans son excellent ouvrage intitulé مفهوم العقل، مقالة في المفارقات, le penseur A. Laroui rapporte ce que dit Mohcen Mahdi dans sa thèse sur Ibn Khaldûn. Mohcen Mahdi n’hésite pas à reconnaître en Ibn Khaldûn une certaine modernité, vu que celui-ci a coupé avec les méthodes idéalistes platoniciennes et opté pour un réalisme issu de l’école réaliste aristotélicienne. Mais cela ne suffit pas à le qualifier, aux yeux de M. Mahdi, de complètement moderne ; il n’était pas en effet suffisamment empiriste, ni suffisamment déterministe, ni complètement pragmatiste, ni entièrement positiviste… Pourquoi toutes ces précautions ? se demande A. Laroui. Du point de vue méthodologique, qui nous empêche d’étudier Ibn Khaldûn comme les Italiens étudient Machiavel, les Français Montesquieu et tous les Européens Aristote sans oublier de signaler les choses qui lui manquent pour être un des pionniers de telle ou telle école moderne ou contemporaine ? Tout dans le système d’Ibn Khaldûn contribue à montrer qu’il n’était pas un positiviste comme l’était Auguste Comte, mais tout montre également qu’il suivait une voie que les Positivistes ne pouvaient pas nier. L’essentiel est de montrer quelle est cette voie.
De même pour Farabi, il y a bien des choses chez lui qui contrastent complètement avec l’Humanisme, mais personne ne peut nier que sur la question de l’homme, de la religion et de la philosophie, il suivait une voie qu’aucun humaniste ne peut récuser. Si l’on ne procède pas ainsi, autrement dit, si on refuse complètement d’étudier le système de Farabi comme étant également un ensemble de possibilités, si on refuse de l’amarrer vers toutes les virtualités qu’il donne à lire, on ne fera finalement que le renvoyer au sein de la pensée traditionnelle. Ce qui est une autre manière de tuer sa pensée et de lui refuser toute place dans la pensée philosophique en général.
J’espère que nous aurons d’autres occasions de prolonger le débat, au sein de
l’AFDA. Pourquoi pas ?
Le 29 mars 2010
Aziz HILAL
Professeur d'arabe
Lycée Victor Hugo, Poitiers
Personne dans la salle n’a dit que tel ou tel penseur de l’époque médiévale arabe était humaniste et je crois que personne n’avait cette idée en tête. Et je le confirme ici de la manière la plus tranchante. Tant pis pour les écrits de Mohammed Arkoun et de Marc Berger !
De quoi s’agit-il au juste ? Et je ne parle désormais que pour moi-même : l’humanisme européen ou l’Humanisme est, comme le mot l’indique, une activité centrée sur les studia humanitatis, tournée vers l’antiquité et alliée à la vulgarisation. C’est une définition minimale. Mais un humanisme exigeant allie cette activité à une autre, celle qui consiste à penser l’essence de l’homme. Si l’on ouvre n’importe quel traité de Pic de la Mirandole, de Montaigne ou d’Erasme, on ne peut pas ne pas croiser cette triple activité (études, traductions commentaires des textes antiques, vulgarisation et une pensée sur l’humain ou sur l’essence de l’homme.) Le problème, c’est qu’en lisant Miskawayh, Tawhîdi, Farabi, Ibn Rochd, Y. Ben ‘Addî ou même Hunayn ibn Ishâq, on ne peut pas ne pas y trouver l’une ou l’autre de ces trois activités, parfois les trois réunies comme c’est le cas pour H. ibn Ishâq.
La vulgarisation était au centre du projet de Miskawayh. J’ai dit qu’il avait vulgarisé l’Ethique à Nicomaque dont personne ne pouvait lire à l’époque la première traduction, tellement elle était hermétique. Il a vulgarisé d’autres traités persans et grecs, il suffit de relire le livre de Mohammed Arkoun qui n’a rien perdu de son intérêt malgré le mot humanisme qu’il place au début de son titre.
Cette vulgarisation peut porter sur des questions que je qualifierais d’actualité philosophique. Le débat qui a agité le milieu intellectuel ‘abbaside portait, entre autres, sur le rapport entre la grammaire et la logique, ainsi que l’utilité ou l’inutilité de celle-ci dans la culture arabe. Il ne faut pas croire que Tawhîdî a fidèlement rapporté dans al-Imtâ‘ wa-l-mu’ânasa les termes de la fameuse munâzara controverse]] entre Abu Bichr Mattâ et Abû Sa‘îd al-Sîrâfî ; il a procédé à une sorte de vulgarisation pour que la forme et le contenu adhèrent (ou qu’ils obéissent) parfaitement au genre d’al-adab. Il a complètement débarrassé cette munâzara de son aspect technique qui rebuterait les lecteurs au premier lieu desquels ses mécènes qui attendaient des « nuits » lisibles et distrayantes (mumti‘a). Pour la petite histoire, sans cette vulgarisation qui a partiellement vidé les notions logiques de leur substance, on n’aurait pas vu Mattâ perdre petit à petit la partie, et de la manière la plus injuste.
Il y a d’autres auteurs arabes médiévaux qui se sont occupés de la vulgarisation (à ne pas confondre avec la simplification). D’ailleurs l’équivalent arabe existe et il est, par la force des choses, antérieur à la vulgarisation des studia humanitatis, c’est le mot al-taqrîb التقريب. Il y a une multitude de traités du taqrîb que la tradition des études arabes, aussi bien en Occident qu’au monde arabe, ignore complètement. Le plus connu de ces traités de taqrîb est celui de l’Andalou Ibn Hazm. Mathias a posé la question de savoir s’il y avait une vulgarisation à l’époque médiévale arabe et si cette vulgarisation était accompagnée d’une traduction dans les langues vernaculaires. J’ai répondu en omettant de signaler les traités de taqrîb… J’avais tellement à dire que j’en ai oublié une bonne part ! Que l’on médite le titre qu’Ibn Hazm a donné à son traité dont l’objectif était de mettre à la portée de tous les lettrés la logique aristotélicienne : التقريب لحدّ المنطق والمدخل إليه بالألفاظ العامّية والأمثلة الفقهية. Cela ne répond pas tout à fait à la question de Mathias, mais avouons qu’il y a là toute un programme qui s’intensifiera bien sûr avec l’Humanisme.
Restons en Andalousie ! Comment considérer le roman philosophique d’Ibn Tufayl si ce n’est comme un traité destiné à des jeunes (ou des gens tout simplement) qui veulent s’initier à la philosophie ? Je sais que c’est difficile d’affirmer cela en France où la philosophie arabe est souvent étudiée au travers le prisme de Leo Strauss et de son « art d’écrire ». Mais peut-on penser que ce roman vise autre chose qu’une lecture simple et reposante de la philosophie illuminative d’Avicenne ? N’est-il pas là l’objectif annoncé dès l’introduction ?
Venons-en maintenant au problème de l’essence humaine. Lorsque j’ai proposé ce sujet, l’idée de faire de Farabi un humaniste ne m’effleurait même pas l’esprit, et lorsque Miloud Gharrafi m’a mis au courant de la tenue d’une journée sur l’humanisme, j’étais en train de lire De hominis dignitate de Pic de la Mirandole (encore lui !), est-ce un hasard ? J’y ai trouvé beaucoup de choses qui intéressent mes sujets de recherche, dont cette phrase par exemple qui ouvre le traité :
« Très vénérables Pères, j’ai lu dans les écrits des Arabes que le Sarrasin Abdallah, comme on lui demandait quel spectacle lui paraissait le plus digne d’admiration sur cette sorte de scène qu’est le monde, répondit qu’il n’y avait à ses yeux rien de plus admirable que l’homme. Pareille opinion est en plein accord avec l’exclamation de Mercure : ‘‘O Asclepius, c’est une grande merveille que l’être humain’’ »
Je me suis alors dit que si Pic de la Mirandole, figure de proue de l’Humanisme, déclare avoir lu chez les Arabes des choses qui traitent de l’humain au sens noble ou de la dignité de l’homme, pourquoi ne pas aller chercher directement, c’est-à-dire in statu nascendi, l’éclosion d’une telle notion ? Si P. de la Mirandole, lui l’humaniste qui n’a jamais prononcé le mot « humanisme », reconnaît que son objet de recherche a un amont, pourquoi ne pas aller y puiser directement ? L’humanisme n’est pas une météorite tombée d’un coup sur le terrain de la pensée européenne, il a bien des antécédents que les humanistes reconnaissent eux-mêmes. Il ne s’agit pas de dire une dette, car je déteste ce discours, il s’agit de tisser des filiations qui pourraient être éclairantes pour l’histoire de la pensée et des idées.
D’ailleurs, en histoire de la pensée, il faut distinguer deux choses: واقع النصوص والأفكار (la réalité des textes et des idées) et إمكان النصوص والأفكار (les potentialités des textes et des idées). Les notions de «dignité humaine», de «liberté », de «raison» et j’en passe, ces notions paraissent ‘inachevées’ dans les systèmes philosophiques arabes allant des mu‘tazila jusqu’à Ibn Khaldûn. Elles paraissent inachevées eu égard au système philosophique occidentale qui domine aujourd’hui toute la pensée humaine. Lorsque je parle par exemple de la notion de liberté telle que la pensée arabe l’avait conçue, je désigne une notion qui n’est pas celle en vigueur aujourd’hui, ou qui paraît complètement dépassée par la notion de liberté en Occident, passée par le filtre de l’Humanisme, des Lumières, etc. Entre les deux notions, il y a un élément qui est passé par là et il s’appelle tout simplement HISTOIRE. Si la liberté n’avait pas été réalisée comme projet politique et philosophique en Occident, on n’aurait pas pu considérer la notion de liberté chez les penseurs arabes médiévaux comme inachevée.
Cet historicisme est peut-être naïf, mais nous l’utilisons tous et je pense que nous ne pouvons pas en faire l’économie.
Dans son excellent ouvrage intitulé مفهوم العقل، مقالة في المفارقات, le penseur A. Laroui rapporte ce que dit Mohcen Mahdi dans sa thèse sur Ibn Khaldûn. Mohcen Mahdi n’hésite pas à reconnaître en Ibn Khaldûn une certaine modernité, vu que celui-ci a coupé avec les méthodes idéalistes platoniciennes et opté pour un réalisme issu de l’école réaliste aristotélicienne. Mais cela ne suffit pas à le qualifier, aux yeux de M. Mahdi, de complètement moderne ; il n’était pas en effet suffisamment empiriste, ni suffisamment déterministe, ni complètement pragmatiste, ni entièrement positiviste… Pourquoi toutes ces précautions ? se demande A. Laroui. Du point de vue méthodologique, qui nous empêche d’étudier Ibn Khaldûn comme les Italiens étudient Machiavel, les Français Montesquieu et tous les Européens Aristote sans oublier de signaler les choses qui lui manquent pour être un des pionniers de telle ou telle école moderne ou contemporaine ? Tout dans le système d’Ibn Khaldûn contribue à montrer qu’il n’était pas un positiviste comme l’était Auguste Comte, mais tout montre également qu’il suivait une voie que les Positivistes ne pouvaient pas nier. L’essentiel est de montrer quelle est cette voie.
De même pour Farabi, il y a bien des choses chez lui qui contrastent complètement avec l’Humanisme, mais personne ne peut nier que sur la question de l’homme, de la religion et de la philosophie, il suivait une voie qu’aucun humaniste ne peut récuser. Si l’on ne procède pas ainsi, autrement dit, si on refuse complètement d’étudier le système de Farabi comme étant également un ensemble de possibilités, si on refuse de l’amarrer vers toutes les virtualités qu’il donne à lire, on ne fera finalement que le renvoyer au sein de la pensée traditionnelle. Ce qui est une autre manière de tuer sa pensée et de lui refuser toute place dans la pensée philosophique en général.
J’espère que nous aurons d’autres occasions de prolonger le débat, au sein de
l’AFDA. Pourquoi pas ?
Le 29 mars 2010
Aziz HILAL
Professeur d'arabe
Lycée Victor Hugo, Poitiers
dimanche 28 mars 2010
Compte-rendu de l'assemblée générale de l'AFDA du 28 mars 2010 et composition du nouveau comité.
L'assemblée générale des arabisants s'est réunie le 28 mars 2010.
Elle a approuvé à l'unanimité le rapport moral présenté par le président sortant, M. Deslandes, et le rapport financier, présenté par la trésorière, Mme Crozat.
Elle a constitué un nouveau comité composé des personnes suivantes:
- Y. Cheikh
- Z. Crozat
- S. Delaporte
- B. Gebeil
- A. Hannani
- M. Hoorelbeke
- N. Jegham
- P.-L. Reymond
- S. Valter
Le comité a élu aux fonctions suivantes:
- président: Pierre-Louis Reymond;
- vice-président: Najeh Jegham;
- trésorière: Zohra Crozat;
- trésorier-adjoint: Stéphane Delaporte;
- secrétaire: Yahya Cheikh;
- secrétaire-adjoint: Mathias Hoorelbeke.
Elle a approuvé à l'unanimité le rapport moral présenté par le président sortant, M. Deslandes, et le rapport financier, présenté par la trésorière, Mme Crozat.
Elle a constitué un nouveau comité composé des personnes suivantes:
- Y. Cheikh
- Z. Crozat
- S. Delaporte
- B. Gebeil
- A. Hannani
- M. Hoorelbeke
- N. Jegham
- P.-L. Reymond
- S. Valter
Le comité a élu aux fonctions suivantes:
- président: Pierre-Louis Reymond;
- vice-président: Najeh Jegham;
- trésorière: Zohra Crozat;
- trésorier-adjoint: Stéphane Delaporte;
- secrétaire: Yahya Cheikh;
- secrétaire-adjoint: Mathias Hoorelbeke.
samedi 27 mars 2010
L'humanisme dans la culture arabo-musulmane (Avec hommage à Daniel Reig) - Colloque organisé par l'Association Française des Arabisants avec le soutien du centre de langue de l'IMA
La journée d'études de l'AFDA, consacrée à l'humanisme dans la culture arabo-musulmane, aura lieu le samedi 27 mars 2010, à l'institut du monde arabe, de 9h30 18h00.
L'entrée est ouverte à tous.
9h30 : Allocution de Benoît Deslandes, président de l’AFDA.
9h45 : Table ronde en hommage à Daniel Reig :
Intervenants :
- Nada Tomiche (professeur émérite des universités),
- Sophie Tardy (inspectrice régionale d’arabe),
- André Miquel (professeur honoraire au Collège de France),
- Bruno Halff (inspecteur général honoraire de l'Education nationale),
- Miloud Gharrafi (maître de conférences).
Deuxième table ronde
- 11h. Yahya Cheikh (agrégé d'arabe, Paris) :
L’Homme et les valeurs humaines dans la pensée arabo-musulmane : Une réflexion sur les traités philosophico-politiques.
- 11h 25. Aziz Hilal (agrégé d'arabe, Poitiers):
Que signifie « s’exclure de l’humanité » ? Farabi et l’essence humaine.
- 11h 50. Pierre-Louis Reymond (agrégé d'arabe, Nantes):
Regards sur l’humanisme de Tawhîdî
Modérateur: Najeh Jegham (maître de conférences, université de Nantes)
12h15. Débat.
12h30. Déjeuner.
Troisième table ronde
- 14h00. Naoum Abi-Rached (maître de conférences, université de Strasbourg) :
Chakib Khoury, le roman libanais contemporain entre humanisme et schizophrénie.
- 14h 25. Laurence Denooz (professeur des universités, université de Nancy et université libre de Bruxelles) :
Les valeurs humanistes dans le théâtre arabophone contemporain.
Modérateur : Mathias Hoorelbeke (professeur agrégé d'arabe, Blois)
14h 50. Débat.
Quatrième table ronde
- 15h 05. Edgar Weber (professeur des universités, université de Strasbourg) : L’humanisme maçonnique a-t-il joué un rôle dans l’humanisme arabe ?
- 15h30. Michel Levallois (préfet honoraire, historien et président de la Société des études saint-simoniennes.) : Le saint-simonien musulman Ismaÿl Urbain (1812-1884), précurseur et apôtre d’un humanisme franco-musulman.
Modérateur : Floréal Sanagustin (professeur des universités, université Lyon 2 et ENS)
15h55. Débat.
16h10. Pause
Cinquième table ronde
- 16h 25. Haoues Seniguer (doctorant, université Lyon 2) :
L’humanisme arabo-musulman dans l’œuvre de l’Algérien Malek Bennabi : jalons pour une compréhension critique de la civilisation islamique.
- 16h50. Paul Balta (journaliste et écrivain) :
L'islamisme et l'Occident freinent-ils l'émergence d'un humanisme arabo-islamique aujourd'hui?
Modérateur : François Clément (maître de conférences, université de Nantes)
17h15. Débat.
18h00. Clôture de la journée.
Journée d’étude le 27 mars 2010 à l'Institut du Monde Arabe, Paris, organisée par l’Association Française des Arabisants avec le soutien du centre de langue de l'IMA.
L'entrée est ouverte à tous.
9h30 : Allocution de Benoît Deslandes, président de l’AFDA.
9h45 : Table ronde en hommage à Daniel Reig :
Intervenants :
- Nada Tomiche (professeur émérite des universités),
- Sophie Tardy (inspectrice régionale d’arabe),
- André Miquel (professeur honoraire au Collège de France),
- Bruno Halff (inspecteur général honoraire de l'Education nationale),
- Miloud Gharrafi (maître de conférences).
Deuxième table ronde
- 11h. Yahya Cheikh (agrégé d'arabe, Paris) :
L’Homme et les valeurs humaines dans la pensée arabo-musulmane : Une réflexion sur les traités philosophico-politiques.
- 11h 25. Aziz Hilal (agrégé d'arabe, Poitiers):
Que signifie « s’exclure de l’humanité » ? Farabi et l’essence humaine.
- 11h 50. Pierre-Louis Reymond (agrégé d'arabe, Nantes):
Regards sur l’humanisme de Tawhîdî
Modérateur: Najeh Jegham (maître de conférences, université de Nantes)
12h15. Débat.
12h30. Déjeuner.
Troisième table ronde
- 14h00. Naoum Abi-Rached (maître de conférences, université de Strasbourg) :
Chakib Khoury, le roman libanais contemporain entre humanisme et schizophrénie.
- 14h 25. Laurence Denooz (professeur des universités, université de Nancy et université libre de Bruxelles) :
Les valeurs humanistes dans le théâtre arabophone contemporain.
Modérateur : Mathias Hoorelbeke (professeur agrégé d'arabe, Blois)
14h 50. Débat.
Quatrième table ronde
- 15h 05. Edgar Weber (professeur des universités, université de Strasbourg) : L’humanisme maçonnique a-t-il joué un rôle dans l’humanisme arabe ?
- 15h30. Michel Levallois (préfet honoraire, historien et président de la Société des études saint-simoniennes.) : Le saint-simonien musulman Ismaÿl Urbain (1812-1884), précurseur et apôtre d’un humanisme franco-musulman.
Modérateur : Floréal Sanagustin (professeur des universités, université Lyon 2 et ENS)
15h55. Débat.
16h10. Pause
Cinquième table ronde
- 16h 25. Haoues Seniguer (doctorant, université Lyon 2) :
L’humanisme arabo-musulman dans l’œuvre de l’Algérien Malek Bennabi : jalons pour une compréhension critique de la civilisation islamique.
- 16h50. Paul Balta (journaliste et écrivain) :
L'islamisme et l'Occident freinent-ils l'émergence d'un humanisme arabo-islamique aujourd'hui?
Modérateur : François Clément (maître de conférences, université de Nantes)
17h15. Débat.
18h00. Clôture de la journée.
Journée d’étude le 27 mars 2010 à l'Institut du Monde Arabe, Paris, organisée par l’Association Française des Arabisants avec le soutien du centre de langue de l'IMA.
jeudi 4 février 2010
Relire Bencheikh
Par les temps qui courent, il est vivifiant de relire ce texte de Jamel-Eddine Bencheikh, publié dans l'édition du 8 février 1990 du Monde, avec un texte d'André Miquel, sous le titre Nous ne voulons pas être séparés.
Le texte avait été repris dans le n° 28-29 de L'Arabisant. En voici un extrait.
J'ai appris le maniement de l'intellect chez Ibn Sina (Avicenne) ou Ibn Rushd (Averroès), l'interrogation de la foi auprès d'al-Hallaj, l'insolence du plaisir en compagnie d'Abû Nuwâs. J'ai compris chez les philosophes le sens de la liberté, d'esprit chez Voltaire, de pensée chez Sartre. Les uns et les autres m'enseignèrent à me défier de toute vérité qui ne satisferait que moi-même ou s'ingénierait seulement à dessaisir les autres de leur droit. Je savourais l'inestimable prix d'une pensée certes livrée à la contingence historique, mais vouée pour toujours à l'exigence de vérité, fût-elle relative comme toute chose humaine. L'Occident, en même temps qu'il se découvrait à moi, m'apprenait à n'être pas dupe de ses mirages et à rester moi-même sans être dupe des miens.
Ainsi je découvris la fraternité d'abord et avant tout en cette poésie qui, de Rimbaud à Valéry, d'Eluard à Char, m'enseigna l'honneur d'être poète. L'égalité me fut donnée plus tard à vivre dans d'inoubliables rencontres que j'eus avec François Mauriac, au cœur de la guerre d'Algérie, ou avec Aragon, dont j'enseignais à Alger, après cette même guerre, le Fou d'Elsa.
Ces livres et ces hommes m'ont accueilli bien avant qu'en 1969 un juge m'accorde cette nationalité dont ne peuvent persuader ni mon nom, ni ma langue, ni ma culture, qui sont tous trois indissociables de moi-même. Les gens de Touraine qui ont bâti un jour ma maison près de la leur ne m'ont rien demandé en échange de leur amitié. Ils n'ont lu ni Camus ni Jean Sénac, et je ne leur lis pas al-Mutannabî. Nous n'effaçons pas nos différences, qui sont irréconciliables, mais construisons une amitié qui n'est redevable d'aucun calcul.
Immigré par choix, je suis irréductiblement solidaire de mes frères maghrébins exilés par besoin. Certaines de leurs familles vivent ici depuis trois quarts de siècle. Il n'est pas une rue, un immeuble, une usine qui ne témoigne de leur travail obscur. Leurs grands-pères se sont fait tuer sur tous les champs de bataille européens, de Verdun à Cassino. Des Algériens de la Résistance se sont battus dans les rues de Paris et sur les toits de Lyon. On n'a pourtant pas inscrit leur nom sur l'Affiche rouge. Ces immigrés ont laissé leur vie pour la France sans qu'on applique au nombre de leurs morts un quota de tolérance. Ils sont tombés pour une France libre, pour une France intelligente, qui ressemble enfin à sa culture et refuse le déshonneur du racisme.
Ils ne viennent ni de Pologne ni d'Italie. Ils ne sont ni chrétiens ni juifs. Ils sont arabes ou berbères, musulmans s'ils le veulent, français pour ceux qui le voudront. Ils assimileront la culture de ce pays pour peu qu'on les sorte des ghettos où ils habitent, des caves où ils travaillent, des écoles-parkings où ils n'apprennent rien, et des bistrots où ils ne rencontrent qu'eux-mêmes. Ils cesseront ainsi d'aller ainsi comme des ombres, exclus par les uns, reniés par les autres. En 1988, le major du concours d'entrée à l'ENS d'Ulm était un fils d'immigrés.
N'en déplaise aux enragés de l'expulsion ou aux défenseurs d'une authenticité recroquevillée sur ses cactus, je n'ai jamais été déchiré par mes deux cultures, et aucune ne cherche à s'emparer des droits de l'autre. De chacune, je jette vers l'autre un regard amical mais vigilant; les deux peuplent mon imaginaire et mon âme. Un Stabat Mater chanté par Berganza ne me fait pas oublier la sourate ar-Rahmân psalmodiée par Menchaoui; les vers de Darwish ne m'empêchent pas d'être ému par ceux de Jean Grosjean; un chant d'anarchie de Léo Ferré ne me prive pas de la merveilleuse tendresse d'une chanson andalouse sur les lèvres de Sami al-Maghribi, chanteur juif marocain.
Emerveillé par les contes celtiques comme par ceux des Mille et une nuits, par la prose de Gracq comme par celle de Taha Hussein, traduisant en français une qasîda, ou en arabe un sonnet, je revendique pour chacune de mes deux cultures le droit de s'éblouir aux reflets indicibles qu'elle sait prendre dans l'autre. Je ne me déchire ni ne me dissocie. Je suis, dans la totalité de mon être, irréductiblement arabe, irréductiblement français, en ce double mouvement de l'esprit qui choisit sa liberté dans ce qui l'exalte, non dans ce qui le mutile.
Le texte avait été repris dans le n° 28-29 de L'Arabisant. En voici un extrait.
J'ai appris le maniement de l'intellect chez Ibn Sina (Avicenne) ou Ibn Rushd (Averroès), l'interrogation de la foi auprès d'al-Hallaj, l'insolence du plaisir en compagnie d'Abû Nuwâs. J'ai compris chez les philosophes le sens de la liberté, d'esprit chez Voltaire, de pensée chez Sartre. Les uns et les autres m'enseignèrent à me défier de toute vérité qui ne satisferait que moi-même ou s'ingénierait seulement à dessaisir les autres de leur droit. Je savourais l'inestimable prix d'une pensée certes livrée à la contingence historique, mais vouée pour toujours à l'exigence de vérité, fût-elle relative comme toute chose humaine. L'Occident, en même temps qu'il se découvrait à moi, m'apprenait à n'être pas dupe de ses mirages et à rester moi-même sans être dupe des miens.
Ainsi je découvris la fraternité d'abord et avant tout en cette poésie qui, de Rimbaud à Valéry, d'Eluard à Char, m'enseigna l'honneur d'être poète. L'égalité me fut donnée plus tard à vivre dans d'inoubliables rencontres que j'eus avec François Mauriac, au cœur de la guerre d'Algérie, ou avec Aragon, dont j'enseignais à Alger, après cette même guerre, le Fou d'Elsa.
Ces livres et ces hommes m'ont accueilli bien avant qu'en 1969 un juge m'accorde cette nationalité dont ne peuvent persuader ni mon nom, ni ma langue, ni ma culture, qui sont tous trois indissociables de moi-même. Les gens de Touraine qui ont bâti un jour ma maison près de la leur ne m'ont rien demandé en échange de leur amitié. Ils n'ont lu ni Camus ni Jean Sénac, et je ne leur lis pas al-Mutannabî. Nous n'effaçons pas nos différences, qui sont irréconciliables, mais construisons une amitié qui n'est redevable d'aucun calcul.
Immigré par choix, je suis irréductiblement solidaire de mes frères maghrébins exilés par besoin. Certaines de leurs familles vivent ici depuis trois quarts de siècle. Il n'est pas une rue, un immeuble, une usine qui ne témoigne de leur travail obscur. Leurs grands-pères se sont fait tuer sur tous les champs de bataille européens, de Verdun à Cassino. Des Algériens de la Résistance se sont battus dans les rues de Paris et sur les toits de Lyon. On n'a pourtant pas inscrit leur nom sur l'Affiche rouge. Ces immigrés ont laissé leur vie pour la France sans qu'on applique au nombre de leurs morts un quota de tolérance. Ils sont tombés pour une France libre, pour une France intelligente, qui ressemble enfin à sa culture et refuse le déshonneur du racisme.
Ils ne viennent ni de Pologne ni d'Italie. Ils ne sont ni chrétiens ni juifs. Ils sont arabes ou berbères, musulmans s'ils le veulent, français pour ceux qui le voudront. Ils assimileront la culture de ce pays pour peu qu'on les sorte des ghettos où ils habitent, des caves où ils travaillent, des écoles-parkings où ils n'apprennent rien, et des bistrots où ils ne rencontrent qu'eux-mêmes. Ils cesseront ainsi d'aller ainsi comme des ombres, exclus par les uns, reniés par les autres. En 1988, le major du concours d'entrée à l'ENS d'Ulm était un fils d'immigrés.
N'en déplaise aux enragés de l'expulsion ou aux défenseurs d'une authenticité recroquevillée sur ses cactus, je n'ai jamais été déchiré par mes deux cultures, et aucune ne cherche à s'emparer des droits de l'autre. De chacune, je jette vers l'autre un regard amical mais vigilant; les deux peuplent mon imaginaire et mon âme. Un Stabat Mater chanté par Berganza ne me fait pas oublier la sourate ar-Rahmân psalmodiée par Menchaoui; les vers de Darwish ne m'empêchent pas d'être ému par ceux de Jean Grosjean; un chant d'anarchie de Léo Ferré ne me prive pas de la merveilleuse tendresse d'une chanson andalouse sur les lèvres de Sami al-Maghribi, chanteur juif marocain.
Emerveillé par les contes celtiques comme par ceux des Mille et une nuits, par la prose de Gracq comme par celle de Taha Hussein, traduisant en français une qasîda, ou en arabe un sonnet, je revendique pour chacune de mes deux cultures le droit de s'éblouir aux reflets indicibles qu'elle sait prendre dans l'autre. Je ne me déchire ni ne me dissocie. Je suis, dans la totalité de mon être, irréductiblement arabe, irréductiblement français, en ce double mouvement de l'esprit qui choisit sa liberté dans ce qui l'exalte, non dans ce qui le mutile.
vendredi 22 janvier 2010
L'association française des arabisants reconnue d'intérêt général
L'objet de votre association (...) respecte les critères d'intérêt général et exerce une activité à caractère exclusivement culturel. En outre, d'après les renseignements fournis, elle fonctionne sans but lucratif et ne procure aucun avantage direct ou indirect à ses membres.
En conséquence, l'Association française des Arabisants pourra délivrer à ses donateurs des reçus fiscaux dans le respect des dispositions visées aux articles 200-1b et 238 bis -1 du code général des impôts.
Par un courrier du 11 janvier 2010, la direction générale des Finances publiques vient d'accorder à l'AFDA le statut d'association d'intérêt général.
En d'autres termes, les dons et versements des particuliers à l'AFDA ouvrent droit à une réduction d'impôt sur le revenu égale à 66 % de leur montant dans la limite de 20 % du revenu imposable.
Les versements effectués par les entreprises ouvrent droit à une réduction d'impôt égale à 60 % de leur montant dans la limite de 5 pour mille du chiffre d'affaires.
Une excellente occasion d'adhérer ou ré-adhérer.
En conséquence, l'Association française des Arabisants pourra délivrer à ses donateurs des reçus fiscaux dans le respect des dispositions visées aux articles 200-1b et 238 bis -1 du code général des impôts.
Par un courrier du 11 janvier 2010, la direction générale des Finances publiques vient d'accorder à l'AFDA le statut d'association d'intérêt général.
En d'autres termes, les dons et versements des particuliers à l'AFDA ouvrent droit à une réduction d'impôt sur le revenu égale à 66 % de leur montant dans la limite de 20 % du revenu imposable.
Les versements effectués par les entreprises ouvrent droit à une réduction d'impôt égale à 60 % de leur montant dans la limite de 5 pour mille du chiffre d'affaires.
Une excellente occasion d'adhérer ou ré-adhérer.
mercredi 20 janvier 2010
Question orale n° 0639S de M. Yannick Bodin (Seine-et-Marne - PS)
M. le président La parole est à M. Yannick Bodin, auteur de la question n° 639, adressée à M. le ministre de l'éducation nationale, porte-parole du Gouvernement.
M. Yannick Bodin Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, ma question s'adresse en effet à M. le ministre de l'éducation nationale et concerne l'enseignement de la langue arabe dans l'enseignement public.
Le nombre d'élèves suivant des cours d'arabe dans l'enseignement public est en constante diminution. Alors que l'enseignement de langues dites « rares » ne cesse de se développer , puisque 15 000 élèves de l'enseignement secondaire étudient le chinois, 12 000 le portugais, 14 000 le russe, à peine 7 300 collégiens et lycéens suivent des enseignements de langue arabe. Et encore faut-il préciser que, parmi ces élèves, 1 800 suivent les cours du Centre national d'enseignement à distance, le CNED, et 1 500 résident à la Réunion et à Mayotte.
Pourtant, la demande est forte, motivée autant par des raisons culturelles que par la réalisation de projets professionnels.
L'arabe est en effet l'une des dix langues les plus parlées au monde, et certains pays arabes, en plein développement économique, sont des partenaires commerciaux importants, comme l'actualité nous le montre tous les jours. Plusieurs États européens l'ont d'ailleurs fort bien compris. Ainsi, le Danemark développe l'enseignement de cette langue dès le collège. Ce pays n'a pourtant pas, de par son histoire, des relations privilégiées avec des pays arabophones, comme c'est par exemple le cas de la France.
À l'éducation nationale, les créations de poste ne suivent pas. Pourquoi ?
On nous dit que certains chefs d'établissement seraient réticents à ouvrir des classes d'arabe, aussi bien dans l'établissement défavorisé, où l'on craint que cette langue ne contribue à la ghettoïsation de ce dernier, que dans les lycées de centre-ville où l'on redoute que l'ouverture de cette option n'attire des « populations à problèmes ».
Cela concerne aussi la politique gouvernementale puisque, en quatre ans, le nombre de postes d'enseignant de la langue arabe proposé au concours du certificat d'aptitude au professorat de l'enseignement du second degré, le CAPES, a été divisé par quatre : vingt postes en 2002 contre cinq seulement en 2006.
En revanche, comme vous l'avez sans doute remarqué, monsieur le ministre, l'enseignement privé de l'arabe est en pleine croissance. Entre les cours dispensés par des associations privées financées par des États étrangers et ceux, dispensés dans les lieux cultuels, qui font souvent du prosélytisme, 100 000 personnes seraient concernées. Ces formations se développent au détriment de l'enseignement laïc, avec des risques évidents de dérive communautariste.
Sous la pression de l'opinion publique, les Assises de l'enseignement de la langue et de la culture arabes ont été organisées le 9 octobre 2008 à l'Assemblée nationale. À l'issue de cette journée, votre prédécesseur, M. Xavier Darcos, avait annoncé cinq grands axes de développement pour l'enseignement de la langue arabe : une généralisation des classes de sixième « bilangues » dès la rentrée 2009, l'identification et la création d'établissements pilotes pour l'arabe afin d'éviter la dispersion des moyens, la généralisation des regroupements inter-établissements en centre-ville dans les grandes agglomérations, le développement des sections internationales et de langues orientales, dont l'ouverture était d'ailleurs prévue en 2009, ainsi que le développement de l'arabe dans l'enseignement professionnel, notamment dans l'hôtellerie, le tourisme et la restauration.
Plus d'un an après ces assises, il semble que rien n'ait été concrétisé. Où en êtes-vous, monsieur le ministre, dans la mise en œuvre d'une véritable politique d'enseignement de la langue et de la culture de l'arabe dans nos écoles publiques, afin de répondre à la demande des élèves, arabophones ou non, et, surtout, pour s'assurer de son encadrement par l'enseignement public laïc, seul garant de la défense des valeurs de la République ?
M. le président. La parole est à M. le ministre.
M. Luc Chatel, ministre de l'éducation nationale, porte-parole du Gouvernement. Je partage votre sentiment, monsieur le sénateur, sur le fait que l'arabe est l'une des langues-clés de notre monde multipolaire.
Elle bénéficie déjà d'une place privilégiée dans notre système éducatif, puisqu'elle fait partie des vingt-deux langues vivantes étrangères susceptibles d'être choisies à l'épreuve écrite du baccalauréat.
En 2009, 6 400 élèves suivent un enseignement d'arabe en LV1, LV2 ou LV3, dans les collèges et les lycées d'enseignement général, technologique ou professionnel. De surcroît, comme vous l'avez rappelé, monsieur le sénateur, 50 000 élèves, en particulier les enfants scolarisés dans le primaire, choisissent également de suivre cet enseignement dans un cadre associatif, le plus souvent confessionnel.
Dans l'enseignement supérieur, il est vrai que la langue arabe reste encore trop cantonnée aux établissements d'excellence. Elle attire, dans les classes préparatoires et les grandes écoles, des élèves qui, parfois, viennent du monde entier.
L'arabe semble toutefois quelque peu délaissé par les générations nouvelles. Le ministère de l'éducation nationale comptait en 2009 203 enseignants de langue arabe, dont certains sont en sous-service, contre 236 en 2006.
Il est souhaitable – je pense que nous pourrons nous rejoindre sur ce point, monsieur le sénateur – que l'arabe soit enseigné au sein de l'éducation nationale, par des enseignants bien formés, bien préparés, plutôt que par des organismes ou des associations qui ne disposent pas des mêmes moyens pédagogiques, et qui peuvent être influencés par divers groupes ou groupuscules.
C'est pourquoi le Président de la République a souhaité donner un nouvel élan à la langue arabe :
- nous développerons davantage l'arabe dans l'enseignement technologique et professionnel, ainsi que dans le lycée d'enseignement général au titre de la LV3 ;
- nous rééquilibrerons l'offre d'enseignement de l'arabe entre les académies et à l'intérieur même de chacune des académies ;
- nous renforcerons les sections « bilangues », en particulier anglais-arabe ;
- enfin, nous remettrons à plat l'enseignement des langues et cultures d'origine ou ELCO, dispensé à l'école primaire.
Le dispositif ELCO, qui relève aujourd'hui de la responsabilité des autorités des trois États du Maghreb, pourra être ouvert à d'autres États et, surtout, devra mieux s'articuler avec l'enseignement des langues au collège.
Enfin, pour accompagner le développement de la langue arabe, je vous indique, monsieur le sénateur, comme je l'avais fait lors de mon audition pour la préparation du budget, que des postes seront créés, en fonction de la demande des élèves.
Vous voyez donc que, sur cette question, le ministère de l'éducation nationale prend toute la mesure de sa mission.
M. le président. La parole est à M. Yannick Bodin.
M. Yannick Bodin. Je vous remercie de votre réponse, monsieur le ministre. Si j'en note les aspects positifs et volontaristes, vous comprendrez néanmoins que je reste inquiet.
Vous prétendez que cette langue n'est pas délaissée par l'éducation nationale. Dans mon agglomération, je constate pourtant qu'il est impossible d'en faire l'apprentissage dans l'enseignement public, et que de plus en plus de jeunes vont l'apprendre ailleurs.
Il y a urgence, au nom du nécessaire respect de la laïcité et des valeurs de la République. En effet, malheureusement, certains de ces jeunes qui apprennent l'arabe dans d'autres lieux que ceux de l'école publique viennent ensuite défendre en son sein des thèses incompatibles avec les enseignements qui y sont dispensés, tels le créationnisme ou certaines vérités révélées. Le mysticisme l'emporte alors sur la raison.
Face aux défaillances de l'éducation nationale, je lance un cri d'alarme, et je vous encourage à accélérer vos efforts, monsieur le ministre, pour les besoins de la cohésion nationale.
Source: senat.fr
M. Yannick Bodin Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, ma question s'adresse en effet à M. le ministre de l'éducation nationale et concerne l'enseignement de la langue arabe dans l'enseignement public.
Le nombre d'élèves suivant des cours d'arabe dans l'enseignement public est en constante diminution. Alors que l'enseignement de langues dites « rares » ne cesse de se développer , puisque 15 000 élèves de l'enseignement secondaire étudient le chinois, 12 000 le portugais, 14 000 le russe, à peine 7 300 collégiens et lycéens suivent des enseignements de langue arabe. Et encore faut-il préciser que, parmi ces élèves, 1 800 suivent les cours du Centre national d'enseignement à distance, le CNED, et 1 500 résident à la Réunion et à Mayotte.
Pourtant, la demande est forte, motivée autant par des raisons culturelles que par la réalisation de projets professionnels.
L'arabe est en effet l'une des dix langues les plus parlées au monde, et certains pays arabes, en plein développement économique, sont des partenaires commerciaux importants, comme l'actualité nous le montre tous les jours. Plusieurs États européens l'ont d'ailleurs fort bien compris. Ainsi, le Danemark développe l'enseignement de cette langue dès le collège. Ce pays n'a pourtant pas, de par son histoire, des relations privilégiées avec des pays arabophones, comme c'est par exemple le cas de la France.
À l'éducation nationale, les créations de poste ne suivent pas. Pourquoi ?
On nous dit que certains chefs d'établissement seraient réticents à ouvrir des classes d'arabe, aussi bien dans l'établissement défavorisé, où l'on craint que cette langue ne contribue à la ghettoïsation de ce dernier, que dans les lycées de centre-ville où l'on redoute que l'ouverture de cette option n'attire des « populations à problèmes ».
Cela concerne aussi la politique gouvernementale puisque, en quatre ans, le nombre de postes d'enseignant de la langue arabe proposé au concours du certificat d'aptitude au professorat de l'enseignement du second degré, le CAPES, a été divisé par quatre : vingt postes en 2002 contre cinq seulement en 2006.
En revanche, comme vous l'avez sans doute remarqué, monsieur le ministre, l'enseignement privé de l'arabe est en pleine croissance. Entre les cours dispensés par des associations privées financées par des États étrangers et ceux, dispensés dans les lieux cultuels, qui font souvent du prosélytisme, 100 000 personnes seraient concernées. Ces formations se développent au détriment de l'enseignement laïc, avec des risques évidents de dérive communautariste.
Sous la pression de l'opinion publique, les Assises de l'enseignement de la langue et de la culture arabes ont été organisées le 9 octobre 2008 à l'Assemblée nationale. À l'issue de cette journée, votre prédécesseur, M. Xavier Darcos, avait annoncé cinq grands axes de développement pour l'enseignement de la langue arabe : une généralisation des classes de sixième « bilangues » dès la rentrée 2009, l'identification et la création d'établissements pilotes pour l'arabe afin d'éviter la dispersion des moyens, la généralisation des regroupements inter-établissements en centre-ville dans les grandes agglomérations, le développement des sections internationales et de langues orientales, dont l'ouverture était d'ailleurs prévue en 2009, ainsi que le développement de l'arabe dans l'enseignement professionnel, notamment dans l'hôtellerie, le tourisme et la restauration.
Plus d'un an après ces assises, il semble que rien n'ait été concrétisé. Où en êtes-vous, monsieur le ministre, dans la mise en œuvre d'une véritable politique d'enseignement de la langue et de la culture de l'arabe dans nos écoles publiques, afin de répondre à la demande des élèves, arabophones ou non, et, surtout, pour s'assurer de son encadrement par l'enseignement public laïc, seul garant de la défense des valeurs de la République ?
M. le président. La parole est à M. le ministre.
M. Luc Chatel, ministre de l'éducation nationale, porte-parole du Gouvernement. Je partage votre sentiment, monsieur le sénateur, sur le fait que l'arabe est l'une des langues-clés de notre monde multipolaire.
Elle bénéficie déjà d'une place privilégiée dans notre système éducatif, puisqu'elle fait partie des vingt-deux langues vivantes étrangères susceptibles d'être choisies à l'épreuve écrite du baccalauréat.
En 2009, 6 400 élèves suivent un enseignement d'arabe en LV1, LV2 ou LV3, dans les collèges et les lycées d'enseignement général, technologique ou professionnel. De surcroît, comme vous l'avez rappelé, monsieur le sénateur, 50 000 élèves, en particulier les enfants scolarisés dans le primaire, choisissent également de suivre cet enseignement dans un cadre associatif, le plus souvent confessionnel.
Dans l'enseignement supérieur, il est vrai que la langue arabe reste encore trop cantonnée aux établissements d'excellence. Elle attire, dans les classes préparatoires et les grandes écoles, des élèves qui, parfois, viennent du monde entier.
L'arabe semble toutefois quelque peu délaissé par les générations nouvelles. Le ministère de l'éducation nationale comptait en 2009 203 enseignants de langue arabe, dont certains sont en sous-service, contre 236 en 2006.
Il est souhaitable – je pense que nous pourrons nous rejoindre sur ce point, monsieur le sénateur – que l'arabe soit enseigné au sein de l'éducation nationale, par des enseignants bien formés, bien préparés, plutôt que par des organismes ou des associations qui ne disposent pas des mêmes moyens pédagogiques, et qui peuvent être influencés par divers groupes ou groupuscules.
C'est pourquoi le Président de la République a souhaité donner un nouvel élan à la langue arabe :
- nous développerons davantage l'arabe dans l'enseignement technologique et professionnel, ainsi que dans le lycée d'enseignement général au titre de la LV3 ;
- nous rééquilibrerons l'offre d'enseignement de l'arabe entre les académies et à l'intérieur même de chacune des académies ;
- nous renforcerons les sections « bilangues », en particulier anglais-arabe ;
- enfin, nous remettrons à plat l'enseignement des langues et cultures d'origine ou ELCO, dispensé à l'école primaire.
Le dispositif ELCO, qui relève aujourd'hui de la responsabilité des autorités des trois États du Maghreb, pourra être ouvert à d'autres États et, surtout, devra mieux s'articuler avec l'enseignement des langues au collège.
Enfin, pour accompagner le développement de la langue arabe, je vous indique, monsieur le sénateur, comme je l'avais fait lors de mon audition pour la préparation du budget, que des postes seront créés, en fonction de la demande des élèves.
Vous voyez donc que, sur cette question, le ministère de l'éducation nationale prend toute la mesure de sa mission.
M. le président. La parole est à M. Yannick Bodin.
M. Yannick Bodin. Je vous remercie de votre réponse, monsieur le ministre. Si j'en note les aspects positifs et volontaristes, vous comprendrez néanmoins que je reste inquiet.
Vous prétendez que cette langue n'est pas délaissée par l'éducation nationale. Dans mon agglomération, je constate pourtant qu'il est impossible d'en faire l'apprentissage dans l'enseignement public, et que de plus en plus de jeunes vont l'apprendre ailleurs.
Il y a urgence, au nom du nécessaire respect de la laïcité et des valeurs de la République. En effet, malheureusement, certains de ces jeunes qui apprennent l'arabe dans d'autres lieux que ceux de l'école publique viennent ensuite défendre en son sein des thèses incompatibles avec les enseignements qui y sont dispensés, tels le créationnisme ou certaines vérités révélées. Le mysticisme l'emporte alors sur la raison.
Face aux défaillances de l'éducation nationale, je lance un cri d'alarme, et je vous encourage à accélérer vos efforts, monsieur le ministre, pour les besoins de la cohésion nationale.
Source: senat.fr
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