Affichage des articles dont le libellé est Débats parlementaires. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Débats parlementaires. Afficher tous les articles

vendredi 7 janvier 2011

Réponse du ministre à la question écrite n° 14284 posée par M. Ivan RENAR le 8 juillet 2010

M. Renar avait adressé au ministre une question relative à la fermeture du CAPES d'arabe et à l'avenir de l'enseignement de cette langue dans l'enseignement secondaire. Voici la réponse apportée par le ministère.



Réponse du Ministère de l'éducation nationale

publiée dans le JO Sénat du 06/01/2011 - page 22

Le ministère de l'éducation nationale oeuvre pour redonner un dynamisme à l'enseignement de l'arabe dans l'enseignement secondaire. L'enseignement de langue et cultures d'origine (ELCO) dispensé à l'école élémentaire a été remis à plat. Le travail mené pourrait accroître substantiellement le nombre d'apprenants d'arabe au collège. L'enjeu est de taille puisqu'environ 50 000 élèves suivent le dispositif ELCO d'arabe à l'école élémentaire. Ce dispositif, organisé sous la responsabilité des trois États du Maghreb (Maroc, Algérie, Tunisie), ne s'adressait jusqu'alors qu'aux ressortissants des pays partenaires. Il est dorénavant ouvert à l'ensemble des écoliers qui souhaitent s'y inscrire, et les contenus d'enseignement prennent dorénavant appui sur les programmes d'enseignement nationaux de langues vivantes. Ces évolutions permettent une meilleure articulation de l'ELCO avec l'enseignement de langues vivantes en collège et favorise ainsi une poursuite de l'apprentissage de l'arabe plus aisée dans le cadre des sections bilangues anglais-arabe qui permettent l'apprentissage de deux langues vivantes dont l'anglais dès la classe de 6e. Afin d'accroître 1'attractivité de la langue arabe dans l'enseignement secondaire, une certification de langue arabe, du type de celles qui sont proposées pour l'allemand, l'anglais et l'espagnol est à l'étude. Cette certification, délivrée par un organisme internationalement reconnu, vise, au travers d'un diplôme, à valider un niveau acquis par les élèves. Le niveau validé prend appui sur le Cadre européen commun de référence pour les langues. La mise en place de cette certification pourrait trouver un public au sein des sections orientales qu'il conviendrait alors de développer. À cette fin, le ministère entreprend actuellement une cartographie de l'offre et de la demande afin de mieux cibler de futurs pôles de développement. Une politique volontariste doit enfin être menée sous l'impulsion des recteurs et la mobilisation des chefs d'établissement afin d'inverser les tendances actuelles.


Source:  senat.fr

jeudi 4 novembre 2010

Fermeture du CAPES d'arabe : réponse du ministre à la question n° 83098 de M. Daniel Goldberg.

M. Daniel Goldberg, député de Seine-Saint-Denis, avait interpellé le ministre de l'éducation nationale sur la fermeture du CAPES d'arabe.
Voici la réponse du ministre.


La détermination du volume global de postes à offrir aux concours des personnels enseignants du second degré s'appuie sur des prévisions des besoins de recrutement en nouveaux personnels titulaires, prévisions qui prennent en compte un ensemble de facteurs : évolution de la démographie scolaire, réformes pédagogiques, départs définitifs des titulaires. L'offre d'enseignement au sein des établissements publics locaux d'enseignement est déterminée par chaque recteur compétent pour arrêter la carte des langues dans son académie. En ce qui concerne l'arabe, le besoin d'enseignement évolue en fonction du choix des élèves et de leur famille. Par ailleurs, cette discipline se caractérise dans le second degré par un enseignement en petits groupes qui permet d'accueillir, éventuellement, davantage d'élèves sans que le besoin en professeurs ne s'accroisse. En juin 2010, 61 ETP étaient en sureffectif, soit 28 % des effectifs totaux de la discipline. Les recrutements ont cependant été maintenus ces dernières années à un niveau supérieur aux besoins de nouveaux professeurs, pour conserver une filière de formation universitaire. Ainsi, pour la session 2011, 3 postes sont ouverts au concours de l'agrégation d'arabe. Cette baisse, temporaire, permettra de diminuer les sureffectifs dans cette matière.


Source: Assemblée nationale.

vendredi 9 juillet 2010

M. Ivan Renar interpelle le ministre de l'éducation nationale

M. Ivan Renar attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur la fermeture du CAPES d'arabe en 2011. Cette décision répondrait à une situation de sous-emploi des enseignants d'arabe, sous-service dû à la faiblesse des effectifs d'élèves attirés par cette langue.

En réalité, si l'éducation nationale ne compte environ que 7.000 inscrits dans cette discipline, les cours d'arabe organisés par les états du Maghreb et ceux dispensés en secteur associatif, le plus souvent confessionnel, accueillent respectivement 40.000 et 60.000 élèves. La demande est réellement importante mais elle se heurte à une véritable carence de l'offre de l'enseignement de l'arabe au sein de l'éducation nationale.

Alors que des mesures volontaristes avaient été affichées lors des Assises de l'enseignement de la langue et de la culture arabes de 2008, la situation n'a cessé de se dégrader. Aussi lui demande-t-il de lui indiquer les dispositions qu'il entend prendre en urgence afin que l'enseignement de la langue arabe au sein de l'éducation nationale soit favorisé et développé.


En attente de réponse du Ministère de l'éducation nationale.

Source: senat.fr 

mercredi 7 juillet 2010

Fermeture du CAPES d'arabe: M. Daniel Goldberg interpelle le ministre de l'éducation nationale

M. Daniel Goldberg interroge M. le ministre de l'éducation nationale sur l'absence d'ouverture de postes à la session 2011 du concours de recrutement des professeurs certifiés (CAPES) d'arabe. En effet, la circulaire MENH 1012206N du 5 mai 2010 ne recense aucun poste d'enseignant de la langue arabe parmi ceux ouverts au prochain concours du CAPES.

Pourtant, dans sa réponse publiée au JO le 26 janvier dernier à la question qu'il lui avait posée sur la chute des effectifs dans les cours d'arabe au collège et au lycée (question écrite n° 58 850 parue au JO le 22 septembre 2009), il avait rappelé sa "conviction qu'il vaut mieux que l'arabe soit enseigné au sein de l'éducation nationale, par des enseignants bien formés, bien préparés, dans un cadre national, que par des organismes ou des associations qui ne disposent pas de mêmes ressources humaines". Il ajoutait également que "dès les prochaines semaines, un effort particulier sera déployé pour le développement de l'enseignement de l'arabe dans l'enseignement technologique et professionnel, ainsi que dans le lycée d'enseignement général au titre de la LV3".

L'absence de postes d'enseignant de la langue arabe à la prochaine session du CAPES surprend d'autant plus que "plus de 50 000 élèves font le choix de suivre cet enseignement dans un cadre associatif, le plus souvent confessionnel". Aussi, il souhaite connaître les raisons à cette absence d'ouverture de postes et les suites qu'il entend donner aux demandes légitimes d'inscription de postes d'enseignant d'arabe à la prochaine session du CAPES.


Source: Assemblée nationale

mardi 27 avril 2010

Question N° : 77374 de M. André Wojciechowski ( Union pour un Mouvement Populaire - Moselle ) à  M. le Ministre de l'éducation nationale

M. André Wojciechowski attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur l'absence de diversité dans l'enseignement des langues. Si c'est pour beaucoup lié à un problème culturel, l'absence d'enseignement de langues minoritaires reste préjudiciable pour les métiers du renseignement, de la diplomatie, de l'entreprise à l'export. Force est de constater que nous manquons cruellement de linguistes. Il prend l'exemple de la langue arabe qu'il serait préférable d'enseigner dans les écoles de la République plutôt que sous l'angle religieux, ce qui la valoriserait. Pour lui : "l'agrégation d'arabe n'existe plus alors qu'elle existait au collège de France depuis un siècle". M. le Député Wojciechowski demande au ministre quelles mesures il entend mettre en place pour réconcilier les Français avec les langues minoritaires.



NB: L'agrégation d'arabe n'est pas à  notre connaissance menacée. On ne peut pas en dire autant du CAPES.

Source: Assemblée nationale  Question publiée au JO le : 27/04/2010 page : 4618

mercredi 20 janvier 2010

Question orale n° 0639S de M. Yannick Bodin (Seine-et-Marne - PS)

M. le président   La parole est à M. Yannick Bodin, auteur de la question n° 639, adressée à M. le ministre de l'éducation nationale, porte-parole du Gouvernement.

M. Yannick Bodin Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, ma question s'adresse en effet à M. le ministre de l'éducation nationale et concerne l'enseignement de la langue arabe dans l'enseignement public.

Le nombre d'élèves suivant des cours d'arabe dans l'enseignement public est en constante diminution. Alors que l'enseignement de langues dites « rares » ne cesse de se développer , puisque 15 000 élèves de l'enseignement secondaire étudient le chinois, 12 000 le portugais, 14 000 le russe, à peine 7 300 collégiens et lycéens suivent des enseignements de langue arabe. Et encore faut-il préciser que, parmi ces élèves, 1 800 suivent les cours du Centre national d'enseignement à distance, le CNED, et 1 500 résident à la Réunion et à Mayotte.

Pourtant, la demande est forte, motivée autant par des raisons culturelles que par la réalisation de projets professionnels.

L'arabe est en effet l'une des dix langues les plus parlées au monde, et certains pays arabes, en plein développement économique, sont des partenaires commerciaux importants, comme l'actualité nous le montre tous les jours. Plusieurs États européens l'ont d'ailleurs fort bien compris. Ainsi, le Danemark développe l'enseignement de cette langue dès le collège. Ce pays n'a pourtant pas, de par son histoire, des relations privilégiées avec des pays arabophones, comme c'est par exemple le cas de la France.

À l'éducation nationale, les créations de poste ne suivent pas. Pourquoi ?

On nous dit que certains chefs d'établissement seraient réticents à ouvrir des classes d'arabe, aussi bien dans l'établissement défavorisé, où l'on craint que cette langue ne contribue à la ghettoïsation de ce dernier, que dans les lycées de centre-ville où l'on redoute que l'ouverture de cette option n'attire des « populations à problèmes ».

Cela concerne aussi la politique gouvernementale puisque, en quatre ans, le nombre de postes d'enseignant de la langue arabe proposé au concours du certificat d'aptitude au professorat de l'enseignement du second degré, le CAPES, a été divisé par quatre : vingt postes en 2002 contre cinq seulement en 2006.

En revanche, comme vous l'avez sans doute remarqué, monsieur le ministre, l'enseignement privé de l'arabe est en pleine croissance. Entre les cours dispensés par des associations privées financées par des États étrangers et ceux, dispensés dans les lieux cultuels, qui font souvent du prosélytisme, 100 000 personnes seraient concernées. Ces formations se développent au détriment de l'enseignement laïc, avec des risques évidents de dérive communautariste.

Sous la pression de l'opinion publique, les Assises de l'enseignement de la langue et de la culture arabes ont été organisées le 9 octobre 2008 à l'Assemblée nationale. À l'issue de cette journée, votre prédécesseur, M. Xavier Darcos, avait annoncé cinq grands axes de développement pour l'enseignement de la langue arabe : une généralisation des classes de sixième « bilangues » dès la rentrée 2009, l'identification et la création d'établissements pilotes pour l'arabe afin d'éviter la dispersion des moyens, la généralisation des regroupements inter-établissements en centre-ville dans les grandes agglomérations, le développement des sections internationales et de langues orientales, dont l'ouverture était d'ailleurs prévue en 2009, ainsi que le développement de l'arabe dans l'enseignement professionnel, notamment dans l'hôtellerie, le tourisme et la restauration.

Plus d'un an après ces assises, il semble que rien n'ait été concrétisé. Où en êtes-vous, monsieur le ministre, dans la mise en œuvre d'une véritable politique d'enseignement de la langue et de la culture de l'arabe dans nos écoles publiques, afin de répondre à la demande des élèves, arabophones ou non, et, surtout, pour s'assurer de son encadrement par l'enseignement public laïc, seul garant de la défense des valeurs de la République ?

 M. le président. La parole est à M. le ministre.



 M. Luc Chatel, ministre de l'éducation nationale, porte-parole du Gouvernement. Je partage votre sentiment, monsieur le sénateur, sur le fait que l'arabe est l'une des langues-clés de notre monde multipolaire.

Elle bénéficie déjà d'une place privilégiée dans notre système éducatif, puisqu'elle fait partie des vingt-deux langues vivantes étrangères susceptibles d'être choisies à l'épreuve écrite du baccalauréat.

En 2009, 6 400 élèves suivent un enseignement d'arabe en LV1, LV2 ou LV3, dans les collèges et les lycées d'enseignement général, technologique ou professionnel. De surcroît, comme vous l'avez rappelé, monsieur le sénateur, 50 000 élèves, en particulier les enfants scolarisés dans le primaire, choisissent également de suivre cet enseignement dans un cadre associatif, le plus souvent confessionnel.

Dans l'enseignement supérieur, il est vrai que la langue arabe reste encore trop cantonnée aux établissements d'excellence. Elle attire, dans les classes préparatoires et les grandes écoles, des élèves qui, parfois, viennent du monde entier.

L'arabe semble toutefois quelque peu délaissé par les générations nouvelles. Le ministère de l'éducation nationale comptait en 2009 203 enseignants de langue arabe, dont certains sont en sous-service, contre 236 en 2006.

Il est souhaitable – je pense que nous pourrons nous rejoindre sur ce point, monsieur le sénateur – que l'arabe soit enseigné au sein de l'éducation nationale, par des enseignants bien formés, bien préparés, plutôt que par des organismes ou des associations qui ne disposent pas des mêmes moyens pédagogiques, et qui peuvent être influencés par divers groupes ou groupuscules.

C'est pourquoi le Président de la République a souhaité donner un nouvel élan à la langue arabe :
- nous développerons davantage l'arabe dans l'enseignement technologique et professionnel, ainsi que dans le lycée d'enseignement général au titre de la LV3 ;
- nous rééquilibrerons l'offre d'enseignement de l'arabe entre les académies et à l'intérieur même de chacune des académies ;
- nous renforcerons les sections « bilangues », en particulier anglais-arabe ;
- enfin, nous remettrons à plat l'enseignement des langues et cultures d'origine ou ELCO, dispensé à l'école primaire.

Le dispositif ELCO, qui relève aujourd'hui de la responsabilité des autorités des trois États du Maghreb, pourra être ouvert à d'autres États et, surtout, devra mieux s'articuler avec l'enseignement des langues au collège.

Enfin, pour accompagner le développement de la langue arabe, je vous indique, monsieur le sénateur, comme je l'avais fait lors de mon audition pour la préparation du budget, que des postes seront créés, en fonction de la demande des élèves.

Vous voyez donc que, sur cette question, le ministère de l'éducation nationale prend toute la mesure de sa mission.

 M. le président.  La parole est à M. Yannick Bodin.

 M. Yannick Bodin.  Je vous remercie de votre réponse, monsieur le ministre. Si j'en note les aspects positifs et volontaristes, vous comprendrez néanmoins que je reste inquiet.

Vous prétendez que cette langue n'est pas délaissée par l'éducation nationale. Dans mon agglomération, je constate pourtant qu'il est impossible d'en faire l'apprentissage dans l'enseignement public, et que de plus en plus de jeunes vont l'apprendre ailleurs.

Il y a urgence, au nom du nécessaire respect de la laïcité et des valeurs de la République. En effet, malheureusement, certains de ces jeunes qui apprennent l'arabe dans d'autres lieux que ceux de l'école publique viennent ensuite défendre en son sein des thèses incompatibles avec les enseignements qui y sont dispensés, tels le créationnisme ou certaines vérités révélées. Le mysticisme l'emporte alors sur la raison.

Face aux défaillances de l'éducation nationale, je lance un cri d'alarme, et je vous encourage à accélérer vos efforts, monsieur le ministre, pour les besoins de la cohésion nationale.

Source: senat.fr

mercredi 30 décembre 2009

Assemblée nationale - Question N° : 67911 - Question de M. Pierre-Alain Muet

M. Pierre-Alain Muet attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur l'avenir de l'enseignement de l'arabe en France. Alors que la demande de suivre des cours d'arabe demeure importante en France, le nombre d'élèves apprenant cette langue dans l'enseignement public ne cesse de diminuer depuis trente ans. Face à la carence de l'offre, les familles se tournent vers l'enseignement dispensé par des associations, alors même qu'il est dans la vocation de l'éducation nationale de dispenser cet enseignement. Le 9 octobre 2008 ont eu lieu les assises de l'enseignement de la langue et de la culture arabe à l'Assemblée nationale. Plusieurs axes ont été annoncés par le ministre de l'éducation nationale de l'époque : généralisation des sixièmes bilangues, identification et création d'établissements pilotes pour l'arabe... C'est pourquoi il lui demande quelles actions il entend prendre pour appliquer les mesures annoncées et augmenter de façon significative l'enseignement de l'arabe dans le secondaire.

Réponse du ministre

Au même titre que le chinois, l'hindi, l'espagnol, le russe, le portugais ou le japonais, l'arabe est une des langues clés de notre monde multipolaire et une des vingt-deux langues vivantes étrangères susceptible d'être choisie à l'épreuve écrite du baccalauréat. En 2009, avec une inégale répartition sur le territoire national, 6 400 élèves suivent un enseignement d'arabe en LV1, LV2 et LV3 au collège et au lycée d'enseignement général, technologique et professionnel. Dans le même temps, plus de 50 000 élèves font le choix de suivre cet enseignement dans un cadre associatif, le plus souvent confessionnel, en particulier pour les enfants scolarisés dans le primaire. Bien placée dans l'enseignement supérieur et bénéficiant de l'expérience et de la réputation internationale de chercheurs français de très haut niveau, la langue arabe reste dans l'enseignement secondaire une langue encore trop cantonnée aux établissements d'excellence. Si elle attire également dans les classes préparatoires et les grandes écoles des élèves venus du monde entier, elle semble encore pour le moment très délaissée par les générations nouvelles dont les parents et grand parents étaient des locuteurs traditionnels. La situation actuelle marquée par le vieillissement et une baisse lente des effectifs nationaux du corps enseignant de langue arabe est comparable à la situation constatée dans les autres États de l'Union européenne. Notre pays compte 203 enseignants de langue arabe en 2008-2009, dont certains sont en sous-service. Le nombre d'enseignants a diminué car en 2005-2006 ils étaient 236. Nous avons reculé dans ce domaine. Forte est la conviction qu'il vaut mieux que l'arabe soit enseigné au sein de l'éducation nationale, par des enseignants bien formés, bien préparés, dans un cadre national, que par des organismes ou des associations qui ne disposent pas de mêmes ressources humaines. Le Président de la République souhaite un nouvel élan de la langue arabe. Ainsi, dès les prochaines semaines, un effort particulier sera déployé pour le développement de l'enseignement d'arabe dans l'enseignement technologique et professionnel, ainsi que dans le lycée d'enseignement général au titre de la LV3. Pour la rentrée prochaine, plusieurs pistes nouvelles vont être explorées. Un premier effort portera sur un rééquilibrage de l'offre d'enseignement de manière intra et interacadémique ; un deuxième sur la mise en place de sections « bilangue », en particulier anglais-arabe et un troisième sur une remise à plat de l'enseignement de langue et cultures d'origine (ELCO) dispensé à l'école primaire. Le dispositif ELCO, qui aujourd'hui est de la responsabilité des autorités des trois États du Maghreb (Maroc, Algérie, Tunisie) pourra être ouvert à d'autres États et, surtout, devra mieux s'articuler avec l'enseignement de langues en collège. Plus généralement, une réflexion particulière sera menée pour que l'arabe trouve toute sa place dans les filières d'excellence - sections internationales ou sections de langues orientales, lycées des métiers... - et pour que la certification en langue arabe, aujourd'hui fragmentée et lacunaire, au niveau mondial puisse devenir un sujet privilégié pour les institutions multilatérales comme l'Institut du monde arabe. Une politique volontariste sera menée sous l'impulsion des recteurs et la mobilisation des chefs d'établissement afin d'inverser les tendances actuelles. Des postes seront créés pour accompagner le développement de la langue arabe. Enfin, des assises de la Langue arabe rassemblant les différents acteurs concernés pourront permettre en 2011 de prolonger ces diverses initiatives.

Source: Assemblée nationale

mercredi 23 septembre 2009

Assemblée nationale - Question N° : 58862 de M. Daniel Goldberg ( Socialiste, radical, citoyen et divers gauche - Seine-Saint-Denis )

M. Daniel Goldberg attire l'attention de Mme la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche sur les cours d'arabe. Le nombre d'étudiants inscrits dans un cursus d'arabe ou suivant des cours d'arabe dans le cadre d'une autre formation demeure faible. Pourtant, la dispense de cours d'arabe par de nombreuses associations et l'audience des chaînes de télévision arabophones attestent l'intérêt soutenu porté à cette langue. En outre, face au développement économique soutenu des pays arabes et à leur poids croissant et diversifié dans les échanges internationaux, la maîtrise de l'arabe constituerait assurément un atout majeur pour nombre de nos diplômés de l'enseignement supérieur, quelle que soit leur formation. Il lui demande donc de bien vouloir lui préciser au moyen de quelles mesures et selon quelle échéance elle entend parvenir à une augmentation significative et continue de l'enseignement de l'arabe dans les différents cursus de l'enseignement supérieur.

Réponse

La maîtrise d'une ou plusieurs langues fait partie des éléments indispensables à une bonne insertion professionnelle, tout comme la réussite d'une expérience de mobilité, à laquelle aspire un nombre toujours plus important d'étudiants. Ainsi, offrir à l'ensemble des étudiants, quelle que soit leur spécialité, une formation en langues est une nécessité, pour leur permettre de s'adapter aux contraintes actuelles du marché de l'emploi et notamment aux exigences nouvelles liées à l'internalisation des échanges. La pratique d'au moins une langue vivante étrangère fait désormais partie intégrante de toutes les formations universitaires. Ainsi, l'article 14 de l'arrêté du 23 avril 2002 relatif aux études universitaires conduisant au grade de licence prévoit-il, après évaluation du niveau de l'étudiant, un enseignement adapté en langues. Celui-ci peut en outre déboucher sur la délivrance d'un certificat de compétences en langues (CLES). Dans son activité d'évaluation des formations, l'Agence d'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur (AERES) s'attache à vérifier la présence et la qualité de ces enseignements. Le développement des enseignements est par ailleurs fonction de l'appétence des étudiants pour une discipline. S'agissant plus particulièrement de la langue arabe, les effectifs d'élèves qui suivent une formation en arabe en première, seconde ou troisième langue vivante dans l'enseignement du second degré sont constants depuis plusieurs années, soit 6 500 collégiens et lycéens. Cette stabilité s'observe également dans l'enseignement supérieur où, dans le cycle licence, 2 100 étudiants suivent une formation en langues, littératures et civilisations étrangères (LLCE), spécialité arabe. Ils sont plus nombreux en licence de langues étrangères appliquées (LEA) qui fait appel à la pratique d'au moins deux langues vivantes. L'appareil de formation de l'enseignement supérieur est en situation de faire face à une croissance de ces effectifs.

Assemblée nationale

Question N° : 58850 de M. Goldberg Daniel ( Socialiste, radical, citoyen et divers gauche - Seine-Saint-Denis )

M. Daniel Goldberg appelle l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur la chute des effectifs dans les cours d'arabe au collège et au lycée.

D'un côté, le total d'élèves suivant l'enseignement de l'arabe a subi une baisse de l'ordre de 50 % en trente ans. Bien plus, près de 45 % d'entre eux résident à La Réunion et à Mayotte ou étudient cette langue par l'intermédiaire des cours délivrés par le Centre national d'enseignement à distance (CNED). L'ouverture de classes dites bilangues reste marginale, ainsi que son enseignement dans les formations technologiques et professionnelles.

De son côté, le dispositif des sections internationales soutient insuffisamment le développement de l'enseignement de cette langue : seulement deux sections internationales de langue arabe sont ouvertes sur le territoire métropolitain.

Pourtant, la dispense de cours d'arabe par de nombreuses associations et l'audience des chaînes de télévision arabophones attestent de l'intérêt récurrent porté à l'arabe. En outre, la capacité à commercer dans cette langue constituerait assurément un atout pour notre économie et pour la création d'emplois qui bénéficieraient davantage du relais de croissance porté par le développement économique soutenu des pays arabes.

Il lui demande donc de bien vouloir lui préciser au moyen de quelles mesures et selon quel échéancier il compte parvenir à une augmentation significative et continue des effectifs d'élèves en arabe dans les collèges, dans les lycées d'enseignement général et technologique et dans les lycées professionnels au sein de l'ensemble des académies.

Réponse

Au même titre que le chinois, l'hindi, l'espagnol, le russe ou le portugais ou le japonais, l'arabe est une des langues clés de notre monde multipolaire et une des vingt-deux langues vivantes étrangères susceptible d'être choisie à l'épreuve écrite du baccalauréat. En 2009, avec une inégale répartition sur le territoire national, 6 400 élèves suivent un enseignement d'arabe en LV1, LV2 et LV3 au collège et au lycée d'enseignement général, technologique et professionnel.

Dans le même temps, plus de 50 000 élèves font le choix de suivre cet enseignement dans un cadre associatif, le plus souvent confessionnel, en particulier pour les enfants scolarisés dans le primaire. Bien placée dans l'enseignement supérieur et bénéficiant de l'expérience et de la réputation internationale de chercheurs français de très haut niveau, la langue arabe reste dans l'enseignement secondaire une langue encore trop cantonnée aux établissements d'excellence. Si elle attire également dans les classes préparatoires et les grandes écoles des élèves venus du monde entier, elle semble encore pour le moment très délaissée par les générations nouvelles dont les parents et grands-parents étaient des locuteurs traditionnels.

La situation actuelle marquée par le vieillissement et une baisse lente des effectifs nationaux du corps enseignant de langue arabe est comparable à la situation constatée dans les autres États de l'Union européenne. Notre pays compte 203 enseignants de langue arabe en 2008-2009, dont certains sont en sous-service. Le nombre d'enseignants a diminué car en 2005-2006 ils étaient 236. Nous avons reculé dans ce domaine. Forte est la conviction qu'il vaut mieux que l'arabe soit enseigné au sein de l'Éducation nationale, par des enseignants bien formés, bien préparés, dans un cadre national, que par des organismes ou des associations qui ne disposent pas de mêmes ressources humaines.

Le Président de la République souhaite un nouvel élan de la langue arabe. Ainsi, dès les prochaines semaines, un effort particulier sera déployé pour le développement de l'enseignement de l'arabe dans l'enseignement technologique et professionnel, ainsi que dans le lycée d'enseignement général au titre de la LV3. Pour la rentrée prochaine, plusieurs pistes nouvelles vont être explorées. Un premier effort portera sur un rééquilibrage de l'offre d'enseignement de manière intra et interacadémique ; un deuxième sur la mise en place de sections « bilangue », en particulier anglais-arabe et un troisième sur une remise à plat de l'enseignement de langue et cultures d'origine (ELCO) dispensé à l'école primaire. Le dispositif ELCO, qui aujourd'hui est de la responsabilité des autorités des trois États du Maghreb (Maroc, Algérie, Tunisie) pourra être ouvert à d'autres États et, surtout, devra mieux s'articuler avec l'enseignement de langues en collège. Plus généralement, une réflexion particulière sera menée pour que l'arabe trouve toute sa place dans les filières d'excellence - sections internationales ou sections de langues orientales, lycées des métiers... - et pour que la certification en langue arabe, aujourd'hui fragmentée et lacunaire, au niveau mondial puisse devenir un sujet privilégié pour les institutions multilatérales comme l'institut du Monde arabe.

Une politique volontariste sera menée sous l'impulsion des recteurs et la mobilisation des chefs d'établissement afin d'inverser les tendances actuelles. Des postes seront créés pour accompagner le développement de la langue arabe. Enfin, des assises de la langue arabe rassemblant les différents acteurs concernés pourront permettre en 2011 de prolonger ces diverses initiatives.


Source: Assemblée nationale