L’enseignement de l’arabe en France, vu de tous les
points de vue
La situation de l’enseignement de la langue arabe en
France est, aujourd’hui, préoccupante. Ses caractéristiques varient entre
dispersion, instabilité, positions variables de l’institution et difficulté des
praticiens sur le terrain. Ainsi, l’Association Française des Arabisants
organise une journée d’études intitulée L’enseignement de l’arabe en France,
vu de tous les points de vue, à l’IUFM d’Aix en
Provence le samedi 2 Février 2013, de 9h à 17h.
Dispersé, l’enseignement de l’arabe est assuré par
l’éducation nationale, "de l’école primaire à l’université" comme
aime à le répéter un certain discours de circonstance ; il l’est aussi
dans le cadre de l’Enseignement des Langues et Cultures "d’Origine", pris
en charge par l’Algérie, le Maroc et la Tunisie, en collaboration avec
l’Education Nationale ; il est également assuré par de nombreuses
associations, confessionnelles ou laïques… Il est ainsi difficile à évaluer
avec précision…
Instable, l’enseignement de l’arabe dépend des
décisions, parfois inattendues, de l’Education Nationale. L’exemple des
concours de recrutement des enseignants est révélateur : l’on se rappelle
la menace qui a pesé sur l’agrégation d’arabe l’année de son centenaire, en
2006 ; en 2011, le CAPES a été suspendu ; il a été rétabli en 2012.
La position politique vis-à-vis de l’enseignement de
l’arabe en France est elle aussi variable et dépend peut-être davantage de
critères "diplomatiques" que de critères objectifs. Les Assises de
l’enseignement de la langue et de la culture arabes, organisées à l’initiative
de Nicolas Sarkozy et tenues à l’assemblée nationale en 2008, avaient été
clôturées par un discours garni de promesses prononcé par le ministre de l’éducation
nationale de l’époque, Xavier Darcos, dont on attend encore les réalisations…
Sur le terrain, ce sont peut-être les enseignants qui
souffrent le plus d’une situation marquée par une position souvent ambiguë des
multiples échelons de l’administration et par des représentations sociales ne
relèvent pas toujours d’un simple regard porté sur une langue comme les autres.
Le président précédent de l’AFDA, Benoît Deslandes, affirmait que
"l’arabe est une langue plus étrangère que les autres". C’est toujours
d’actualité.
A l’heure où l’institution donne le signe, encore bien
timide, de s’être plus ou moins saisie du problème en rétablissant le Capes
d’arabe, l’AFDA se doit plus que jamais d’être vigilante sur ce sujet, c’est
une de ses fonctions premières. A ce titre, l’AFDA organise une journée
d’études intitulée L’enseignement de l’arabe en France, vu de tous les
points de vue. En effet, proposer une photographie de l’état actuel de
l’enseignement de l’arabe en France et réfléchir ensemble sur ses perspectives
d’avenir implique que soit pris en compte l’ensemble des points de vue des
acteurs concernés : enseignants, personnels de direction des établissements
scolaires, personnels d’inspection, parents d’élèves, élèves, étudiants,
associations, points de vue, également, sur l’enseignement de l’arabe en France
vu de l’étranger.
Les
interventions pourront porter sur les axes suivants :
Axe 1 : situations
-
La langue arabe et la question de la diversité linguistique
-
L’arabe dans la carte des langues
-
Langue arabe et filières
-
Les zones géographiques à fortes demandes d’ouverture
-
L’enseignement de l’arabe vu par la représentation diplomatique (intervention
d’ambassadeurs, représentation de la Ligue Arabe à Paris, de l’Alecso à
l’Unesco)
Axe 2 : pratiques de terrain
-
Ouvertures /Fermetures de classes d’arabe : selon quels critères et
quelles démarches ?
-
Les représentations de la langue arabe, positives ou négatives, et leurs effets
sur l’enseignement.
-
La formation des enseignants
-
Enseigner à des groupes hétérogènes
-
Les parents d’élèves : qu’attendent les familles ? Quels rôles
jouent-elles ou peuvent-elles jouer dans l’enseignement de l’arabe ?
Axe 3 : perspectives
-
Comment valoriser la langue arabe ?
-
Comment la faire enfin considérer comme une simple langue parmi d’autres ?
-
Quelles actions sont-elles envisageables ou souhaitables ?
-
Quelle coordination entre les différents partenaires (institution, enseignants,
familles…) ?
Les
propositions de communication sont adresser avant le 15
décembre 2012 à :
Pierre-Louis
Reymond : pierrelouis.reymond@free.fr
Marie
Robache : marie.robache@st-cyr.terre-net.defense.gouv.fr
Najeh Jegham : najeh.jegham@]univ-nantes.fr
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire