mercredi 10 avril 2013

Une pétition de l'Association de Développement et d'Enseignement de l'Allemand en France: cela concerne aussi l'arabe

Chères amies, chers amis,

l'ADEAF est à l'origine de la pétition en ligne suivante que nous vous
encourageons à signer et à faire signer en ligne autour de vous :
http://www.petitionpublique.fr/?pi=P2013N38649

TEXTE DE LA PETITION
Des menaces sérieuses pèsent sur l’offre des langues aux concours d’entrée
des grandes écoles, des décisions lourdes de conséquences semblent en passe
d’être prises concernant les cursus post-bac :
1) Nous demandons que l’apprentissage de deux langues vivantes étrangères
soit rendu obligatoire dans la totalité des sections préparant au
baccalauréat, en débouchant sur une épreuve obligatoire.
2) Nous demandons que l’apprentissage de deux langues vivantes étrangères
soit obligatoire dans tous les cursus post-bac.
- Les deux premiers points concernent les baccalauréats généraux,
technologiques et professionnels, les classes préparant aux BTS, les Grandes
Ecoles, et les études universitaires dans leur ensemble, où le français doit
rester la langue d’enseignement de référence.
3) Nous demandons que l’apprentissage de deux langues vivantes étrangères
soit rendu obligatoire dans toutes les classes préparatoires, y compris
scientifiques, et que plusieurs langues soient proposées, y compris en
langue 1, pour tous les concours d'entrée aux grandes écoles et écoles
d'ingénieurs.
- Le troisième point concerne en particulier les Grandes Ecoles
agronomiques et vétérinaires (BCPST) et l'Ecole Spéciale Militaire de
Saint Cyr pour lesquelles il est actuellement question d'imposer l'anglais
comme seule première langue, voire comme seule langue possible, dès la
rentrée 2013.

LES RAISONS DE NOTRE APPEL A SIGNER CETTE PETITION

Personne ne prétendra que l'anglais ne doit pas être appris, mais sa
situation n'a pas besoin d'être renforcée au détriment de toutes les autres
langues vivantes étrangères et du français.
Imposer le « tout-anglais » aux concours, et proposer des cursus entièrement
en anglais sous prétexte d’ouverture internationale, cela signifie à terme
imposer l’anglais comme unique langue de recherche, et se soumettre aux
représentations anglo-américaines du monde en se fermant à d’autres
influences.
Cela favorise ceux qui maîtrisent le mieux l’anglais, qui ne sont pas
forcément les meilleurs dans leur domaine… Et dans un contexte de
compétition internationale des institutions de formation, cela attire
surtout (mais pas seulement) les enseignants ou les étudiants étrangers qui
n’ont pas été pris ailleurs, les meilleurs préfèrent toujours l'original à
la copie… en postulant aux Etats Unis ou au Royaume Uni. Et nous condamnons
également de cette façon nos étudiants à être d'éternels seconds au niveau
mondial.

Aujourd’hui, l'anglais ne suffit plus à faire la différence : c'est de
profils diversifiés dont notre pays a besoin, valorisant les origines de
chacun, s'enrichissant de toutes les individualités linguistiques, en leur
offrant une reconnaissance et un moyen de s'épanouir à tous les niveaux. L’anglais
reste une obligation, mais c’est la maîtrise d’une autre langue qui fait la
différence dans le monde professionnel.
La mondialisation, pour la France, c'est d'abord une Europe plurilingue,
avec laquelle les échanges sont plus denses que jamais et ne cessent de s’intensifier
; la mondialisation, c'est aussi l'opportunité de nouvelles coopérations
avec d’immenses pays, comme la Chine, l'Inde et le Brésil ; enfin, n’oublions
pas la Francophonie : à trop valoriser la seule langue anglaise, c’est la
langue française que nous dévalorisons aux yeux du monde, et la relation que
de nombreux pays entretiennent avec le nôtre par une langue commune !

La mobilité future de nos diplômés, leur efficacité professionnelle, ne
peuvent se faire uniquement grâce à l'anglais, car c'est en s’initiant à
plusieurs langues qu’on fait l’expérience de la diversité des cultures. Dans
les cours de langue vivante, par l’étude de documents authentiques, on
découvre d’autres codes, d’autres rythmes, d’autres références : quelle
meilleure préparation à de réels échanges ? Quelle meilleure assurance de
coopérations fructueuses ? Quel meilleur atout pour conquérir de nouveaux
marchés ?
La réussite repose sur la possibilité d’appréhender le partenaire dans sa
globalité, le contact direct dans la langue de son interlocuteur crée une
qualité relationnelle qui s’avère positive dans tous les domaines.

Alors que nous disposons encore de la ressource suffisante en enseignants,
il faut que notre pays maintienne et développe la pluralité des langues qui
sont offertes dans les cursus préparatoires, dans les concours et les
examens, comme dans toutes les formations dispensées par les écoles
d'ingénieurs, les écoles de commerce et les écoles militaires.
Ne pas proposer plusieurs langues aux concours équivaudrait à nier le
travail effectué dans le secondaire et les acquis souvent très solides des
élèves au sortir de la terminale... et entraînerait à terme la disparition d’une
partie importante de la diversité de ces enseignements en amont.
Pourquoi se priver de telles compétences, quand des double-diplômes, des
cursus intégrés et des universités binationales (franco-allemande,
franco-italienne…) les mettent à profit et prennent alors une réelle valeur
internationale ?

Vous partagez tout ou partie de notre analyse, vous souhaitez exprimer vos
préoccupations face aux évolutions de l’offre linguistique qui semblent se
dessiner, signez la pétition en ligne à l’adresse suivante :
http://www.petitionpublique.fr/?pi=P2013N38649

Bien cordi'allemand,
Frédéric Auria
Président de l'ADEAF

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