vendredi 25 avril 2008

Les chiffres de l’enseignement de l’arabe dans le supérieur


Après avoir passé en revue les chiffres de l’enseignement de l’arabe dans le second degré, intéressons-nous à ceux du supérieur. La situation y est très différente, d’après le rapport du CIDEA. Le nombre des étudiants y est en très forte progression depuis les années 2000, ce qui prouve de façon évidente que la demande pour un enseignement non communautaire de l’arabe est bien plus forte que ne le laisse penser la stagnation des effectifs dans le secondaire.

Les chiffres présentés par le CIDEA, qui portent sur les années 2000-2002, montrent une progression de près de 25% des effectifs, aux alentours de 3400 élèves en 2002 (vraisemblablement en augmentation depuis cette date).

En outre, ces chiffres ne prennent en compte que les étudiants inscrits dans des filières LLCE (Langues, littératures et civilisation étrangères) et LEA (Langues étrangères appliquées). D’autres étudiants s’initient l’arabe dans le cadre de diplômes d’université ou d’enseignement optionnels dispensés dans d’autres filières. Le nombre de ces étudiants serait compris entre 1500 et 2000.

Au total, le nombre d’étudiants suivant des cours d’arabe à l’université se situerait autour de 5000 étudiants.

Ainsi donc, le nombre d’étudiants en arabe à l’université dépasserait le nombre d’élèves bénéficiant de cours d’arabe dans le secondaire.
Alors que ces derniers ne représentent que à 0,17% des élèves du second degré, les étudiants de LLCE et LEA arabe représentent 3,5% du total des étudiants (une proportion donc 20 fois supérieure).

Cette situation témoigne d’un profond déséquilibre : l’université est conduite à assurer la formation initiale de milliers d’étudiants qui n’ont pu trouver de cours d’arabe dans leur collège ou dans leur lycée, ou qui ont été découragés de s’y inscrire… Dans un langage imagé, on dirait qu’on marche sur la tête.


L’enseignement secondaire doit jouer en offrant aux élèves la possibilité d’étudier l’arabe. La demande existe, les chiffres ci-dessus le prouvent. Elle pourrait être satisfaite par les 200 professeurs certifiés et agrégés d’arabe.

Seule manque une volonté politique seule à même de vaincre les préjugés qui entourent la langue arabe dans l’esprit de bien des acteurs du monde éducatif.

L’Etat s’engage fortement à défendre l’allemand et à promouvoir le chinois. L’arabe doit-il se résoudre à rester une langue privée d’école ?