Université du Havre (Faculté des affaires internationales, salle
Olympe de Gouges)
Les 10 et 11 mai 2012
Entrée libre dans la limite des places disponibles
Contact :
stephane.valter@univ-lehavre.fr et
david.pareyt@univ-lehavre.fr
Présentation
Les forces armées ont dans la plupart des cas occupé une place
centrale au sein des États arabes nouvellement indépendants : vecteurs
du nationalisme dans son sens premier mais aussi panarabe, détentrices
des outils de violence, elles ont été à l’origine de toutes les
tentatives ou réalisations de coups d’État. Mais ni les conditions de
leur accession au pouvoir ni le centralisme autoritaire qu’elles ont
imposé ne les ont cependant privées d’une légitimité que leur
conférait leur rôle de garantes de l’intégrité du territoire national,
ainsi que leur implication directe dans les multiples conflits face à
des ennemis extérieurs, à commencer par le plus emblématique : Israël.
Au fil des années, les forces armées ont été conduites à délaisser
progressivement les champs de bataille extérieurs pour se recentrer
sur des missions internes (sécuritaires) à chacun des États. Par
ailleurs, les militaires, à travers la répartition de la rente
pétrolière ou via la libéralisation économique, ont trouvé une
activité compensatoire au changement de leur mission.
De plus et de manière paradoxale, l’éloignement de la perspective de
conflits de haute intensité n’a pas débouché sur une réduction du
volume des appareils de défense et des acquisitions de matériel de
guerre, le Moyen-Orient restant une zone de très haute sensibilité
militaro-stratégique et dépourvue de tout cadre de sécurité
collective. Les forces armées du Moyen-Orient restent considérées par
les acteurs régionaux et extérieurs comme des structures
incontournables, à la double (et contradictoire) condition qu’elles ne
deviennent pas menaçantes comme dans l’Irak de Saddam Hussein ou
évanescentes comme dans le cas de l’armée libanaise.
Le fait que les forces armées ont accompagné les révoltes en Tunisie
et en Égypte, donnant le coup de grâce à des pouvoirs autocratiques,
peut apparaître à première vue comme un renversement complet des
rôles. Dans d’autres situations, la fonction des forces armées est
plus difficile à cerner, comme en Syrie et au Yémen où se conjuguent
facteurs politiques, confessionnels et tribaux. Le positionnement des
forces armées face aux anciens défis comme aux bouleversements du
printemps arabe est enfin intrinsèquement lié aux structures sociales
des différents pays. Ce colloque international, le premier du genre au
Havre, réunira des spécialistes du Moyen-Orient (pays arabes et aussi
Israël, Turquie et Iran) pour analyser les changements en cours depuis
un an, entre répression et ouverture politique.
Jeudi 10 mai 2012
Matin, président de séance : Peter SLUGLETT
10h00-10h30 : Smaïl KOUTTROUB, Institut universitaire de la recherche
scientifique (Rabat, Maroc), L’avenir de l’institution militaire dans
les pays arabes en transition : réconciliation et nouvelle légitimité
10h30-11h00 : Stéphane VALTER, maître de conférences à l’Université
du Havre, Les forces armées entre construction nationale et
allégeances communautaire. Le cas syrien
11h00-11h30 : pause
11h30-12h00 : García Moises GARDUÑO, lecturer at the National
Autonomous University of Mexico and PhD student at the Autonomous
University of Madrid, The Arthesh-Pasdaran Military Model in The
Islamic Republic of Iran : Internal Concerns and External Challenges
in the Framework of Arab Spring
12h00-12h30 : Flavien BOURRAT, chargé de programme à l’Institut de
recherche supérieur de l’École Militaire (IRSEM), Les interactions
entre les forces armées et les services de sécurité dans le monde
arabe : osmose, complémentarité ou rivalité
Après-midi, président de séance : Flavien BOURRAT
14h30-15h00 : Emmanuel DUPUY, St-Cyr et l’IRSEM (Paris), Les forces
armées maghrébines dans les processus de transitions démocratiques :
légitimité de leurs actions, contraintes de leurs missions
15h00-15h30 : Julie CHAPUIS, doctorante en science politique à
l’EHESS, rattachée à l’Institut de la recherche stratégique de l’École
militaire (IRSEM, Paris), La FINUL dans la reconstruction post-2006 du
Sud-Liban
15h30-16h00 : pause
16h00-16h30 : Peter SLUGLETT, Professor of Middle Eastern History -
University of Utah and Visiting Research Professor - Middle East
Institute - National University of Singapore, Christian militias in
Lebanon
16h30-17h00 : Khalid MOUKITE, enseignant-chercheur à l’Institut
universitaire de la recherche scientifique (Rabat), Les armées arabes
: acteurs économiques
Vendredi 11 mai 2012
Matin, président de séance : Smaïl KOUTTROUB
10h00-10h30 : Julien SALINGUE, doctorant en science politique à
l’université de Paris VIII et enseignant à l’Université de
Clermont-Ferrand, Peut-on maintenir l’ordre dans des territoires sous
occupation ? Une étude des nouvelles forces de sécurité palestiniennes
10h30-11h00 : Didier LEROY, chercheur à l’École Royale Militaire
(ERM) de Belgique et assistant à l’Université Libre de Bruxelles
(ULB), Les Forces Armées Libanaises. Symbole d’unité nationale et
objet de tensions communautaires
11h00-11h30 : pause
11h30-12h00 : Michel BOZDEMIR, professeur à l’INALCO (Paris), L’armée
turque et la démocratie
12h00-12h30 : Pierre BERTHELOT, docteur de l’Université de Bordeaux
III et chercheur à l’Institut d’analyse stratégique (IFAS, Paris), La
dimension ethnico-communautaire et tribale au sein des armées arabes :
facteur de puissance ou source de déstabilisation pour les États du
Moyen-Orient ?
Après-midi, président de séance : Michel BOZDEMIR
14h30-15h00 : Dominique THOMAS, doctorant à l’École des hautes
études en sciences sociales (EHESS, Paris) et chercheur à l’Institut
d’études de l’Islam et des sociétés du monde musulman (EHESS - ISMM),
L’armée yéménite à l’image du pays : factionnalisme, tribalisme et
dissidences
15h00-15h30 : Jean-François DAGUZAN, maître de recherche à la
Fondation pour la recherche stratégique (Paris), Les armées arabes
entre révoltes et conservatisme
15h30-16h00 : pause
16h00-16h30 : David RIGOULET-ROZE, enseignant et chercheur rattaché à
l’Institut d’analyse stratégique (IFAS, Paris), La sociologie
politique de l’armée saoudienne
16h30-17h00 : James M. DORSEY, senior fellow at Nanyang
Technological University’s S. Rajaratnam School of International
Studies (Singapore), Arab militaries : A yardstick for anticipating
how revolts and transitions will unfold
(Sous réserve : Moncef KARTAS, chercheur associé au Center on
Conflict, Development, and Peacebuilding (Genève, Suisse), La Tunisie
et les services de sécurité dans les récents événements du printemps
arabe)
Comité scientifique : Michel BOZDEMIR (INALCO, Paris), Riccardo BOCCO
(IHEID, Genève), Jean-François DAGUZAN (Fondation pour la recherche
stratégique, Paris), Stéphane VALTER (Université du Havre)
Comité d’organisation : Julie CHAPUIS (IRSEM, Paris), Pierre BERTHELOT
(IFAS, Paris), Stéphane VALTER (Université du Havre)